vendredi 18 janvier 2008

Nous sommes deux soeurs jumelles, nées sous le signe du Verseau

Dans la note de ce soir, ce sera vivisection ! Nous allons ouvrir l'éternel féminin tel qu'il est représenté dans le shônen et voir comment c'est fait à l'intérieur. ^0^ Chers otakus, souffrez de cette vulgaire mise à nu de vos objets de fantasmes, chers ségolénistes de la vieille garde, vous vous trouverez confortés dans votre opinion ( il faut bien que je dise quelque chose comme ça, je n'ai de commentaires que quand je m'attire une ire quelconque... ) ( et à bientôt pour un sujet Nicolas-Carla pour équilibrer les ires à droite ;-p

Une fois notre dissection entamée, on s'aperçoit bien vite de la triste réalité : on est plus en train de disséquer un sujet de la complexité d'une amibe que de celle d'un humain. Dans un shônen, l'éternel féminin va par deux : il y a la jeune fille timide, et il y a la jeune fille indépendante et volontaire. Si dans votre lecture vous faites une rencontre du troisième type, c'est qu'il s'agit d'un hentai ! ( ou alors que c'en est adapté ). En effet cette catégorie de mangasses rajoute au moins généralement deux types : la jeune fille aux couettes pour les amateurs de lolicons, et la femme mûre ( lire «de plus de 23 ans» ) pour les amateurs de femmes expérimentées qui baisent avec chic ( enjoy les préliminaires avec vin rouge et dîner aux chandelles et/ou on fait ça dans la cuisine pendant qu'elle prépare le repas ).

La jeune fille timide ( dans l'illustration de cette note, tirée de Kimi ga nozomu eien - Kiminozo pour les intimes - il s'agit de la rousse ) est l'aspect rassurant de la féminité. Amoureuse du héros, que ce soit en secret ( par ex. Shinobu dans Love Hina ) ou qu'elle sorte déjà avec lui ( cf. Sophie/Miku dans Wingman ), elle ne nécessitera pas d'effort de la part du héros. Comme de plus elle est douce et timide, elle ne lui fera pas de scènes qui lui mettront la honte devant tout le monde ( au pire, il suffira de lui parler un peu et/ou de l'emmener boire un café), et personne ne tentera de la lui piquer. Enfin, elle fera une très bonne mère pour ses enfants : elle vit déjà presque claquemurée au foyer, et elle lui fait déjà la cuisine.
Cela nous donne d'ailleurs un bon élément pour identifier du premier coup d'oeil la fille timide dans un shônen : c'est celle qui fait le bentô pour le héros et le réussit bien ; la fille volontaire, quand elle finira par en tenter un, le ratera lamentablement mais le héros le mangera quand même parce qu'il aura eu du mal à l'obtenir ). Il y a d'autres indices : elle n'a pas beaucoup de seins et d'ailleurs le héros ne les touche jamais, même par accident ; dans le même ordre d'idée elle ne portera pas de tenue sexie, même en-dehors du lycée, mais plutôt une combinaison jupe-chemisier du plus sage effet.
Le verdict est sans appel : la jeune fille timide est asexuée, ça doit rassurer le pauvre public masculin adolescent. Il est à noter que l'on peut rencontrer des jeunes filles timides dans les seinen aussi, mais là, elles auront des gros seins ( cf. Tomoko/Toroko dans GTO ).

La jeune fille volontaire ( et c'est la bleue - on dit ça ?- dans notre illustration ), quant à elle, représente la feminité à conquérir. Sportive, dynamique, courageuse et volontaire, elle est tout l'inverse de la jeune fille timide, et aussi du héros. A l'exception de la question des seins. Il semblerait que le rapport de proportionnalité volontarisme-taille des seins soit un phénomène assez récent ; on regardera pour s'en convaincre le diamètre des attributs de Laura dans City Hunter ou de Aoi/Elise dans Wingman rapporté à celui de Naru dans Love Hina pour s'en convaincre. Par contre ces seins-là, le héros les touchera, généralement par erreur, et le plus souvent pour son malheur ( si ce n'est pas le cas, vous avez sans doute confondu le mangasse original avec un doujin hentai de celui-ci ).
Il faut dire que la jeune fille volontariste représente le côté sexualisé de la femme. Et donc le héros se sent complexé face à elle. Elle porte aussi des tenues sexies, et il n'est pas trop de tomes à attendre pour la voir en sous-vêtements. Mais tout est bien qui finit bien, le héros finira par l'avoir celle-là aussi, ce qui prouve que la sexualité féminine, ça se maîtrise !
Parce que bien sûr le héros voudra la conquérir. D'une part parce que le défi c'est la montagne à gravir et pas la plaine à franchir, d'autre part parce qu'il faut bien dire que la jeune fille sage, ça l'ennuie, le héros ( et puis il veut niquer sans procréer derrière - enfin quand je dis derrière, je veux dire après hein, allez pas imaginer des choses scabreuses -). Et nous aussi, même quand nous disséquons ! Honnêtement, qui a préféré Hikaru à Madoka dans Kimagure Orange Road ( KOR pour les intimes )/Max et compagnie ?! La conquérir ça voudra dire l'amadouer, et finalement la transformer suffisamment en jeune fille sage pour que plein de choses soient devenues possibles ( enfin «plein», disons quelques-unes : zigzigpanpan - mais on vous le montrera pas shônen oblige -, quelle accepte enfin qu'on la voie avec vous, qu'elle aille avec vous à Tôdai, etc... ) ; c'est là qu'intervient généralement la scène du bentô raté, pour laquelle il faut que la jeune fille volontaire en soit déjà à pouvoir penser comme une jeune fille bien sage : «mais ne devrais-je pas savoir faire la cuisine pour lui prouver que je suis/comme une vraie femme ?...»

Une fois ces deux types ( même si c'est des gonzesses ;-p distingués, une question surgit : puisque la jeune fille timide aime le héros qui aime la jeune fille volontaire, comment se termine le triangle amoureux avec le mangasse ?
La réponse n'est pas systématique. On peut tout de même dégager une tendance qui s'explique par la nécessité de renouveller une population vieillissante, c'est-à-dire que le héros finit avec la mère de ses futurs enfants. Cela peut se produire de plusieurs manières : la jeune fille volontaire peut renoncer volontairement à l'amour pour lui que le héros aura fait naître en elle ( par exemple Itsuki dans I''s ou Aoi dans Wingman - oui, Katsura est une bonne source d'exemples ;-) -), ou bien elle peut être mise brutalement hors-circuit ( so long Asuka dans Evangelion ). Cette résolution est d'ailleurs un joli cas d'histoire d'amour qui finit mal.
Si la réponse n'est pas systématique, c'est qu'il existe a minima de notables contre-exemples. Je vous en citerai deux : celui dans KOR et celui dans City Hunter. Dans KOR, c'est finalement Hikaru qui sera rejetée au profit de Madoka ( yattaaaa !!! ), mais l'on notera que le suspence dans l'histoire résidait plus dans la question de quand que dans celle de est-ce que. Dans City Hunter, on pourrait dire que cela se passe presque faute de concurrence, car si la femme volontaire est Laura, ce sont les clientes qui incarnent la jeune fille timide.
A propos de mangasses de Hôjô d'ailleurs, City Hunter mais bien plus encore Cat's Eye fournissent un contre-exemple à ma règle sus-énoncée du mangasse hentai. En effet l'on peut voir Saeko dans City Hunter comme une incarnation de la femme mûre. Et dans Cat's Eye, vous noterez que les soeurs Kisugi nous fournissent une trinité femme mûre - jeune fille sage - jeune fille énergique, et que cette fois c'est bien la jeune fille sage qui remportera le morceau, ledit morceau étant l'inspecteur Chapuis.

Avant de conclure cette note, je vous regroupe dans ce paragraphe quelques duos ( plus ou moins centraux dans l'histoire ) de jeune fille sage/jeune fille énergique dans cet ordre tirés de shônen connus, voire archi-connus.
Saint Seiya : Marine-Shiina, Evangelion : Rei-Asuka, City Hunter : Laura-les clientes de Nicky, KOR: Hikaru-Madoka, I''s : Itsuki-Iori, Wingman : Miku-Aoi, Kiminozo : Haruka-Mitsuki, Suzumiya Haruhi no yuutsu : Mikuru-Aruhi, Yami to boushi no hon no tabibito ( sur lequel je ferai une note tantôt ) : Eve-Lilith, Berserk : Caska-Caska ( que voilà un exemple intéressant, mais il est vrai que nous sommes plus dans le seinen ), DN Angel : Riku-Risa ( dans cet ordre si je me suis pas emmêlé les pinceaux ;-), Macross : Lynn Minmei-Misa Hayase ( un exemple de fille volontaire qui n'a pas de poitrine format XXL ), Urusei yatsura/Lamu : Shinobu Miyake - Lamu ( exemple intéressant où le héros fuit la jeune fille énergique ), etc...
Bon, ça devrait vous suffire en matière d'exemples non ?! Ah oui, si, quand même. Si les filles sont déjà anecdotiques dans des shônen genre Saint Seiya ( pourquoi courir la gueuse quand y'a le Grand Pope au bout des marches ?!), elles sont pour ainsi dire inexistantes dans le shônen sportif style Captain Tsubasa/Olive et Tom car courir après la baballe ( surtout sur des terrains tellement longs qu'on y prend conscience de la rotondité de la terre) occupe le héros à plein temps, ce qui explique que seul le type de la jeune fille sage ( comme ça elle reste dans les gradins et elle fait pas chier ) y soit présent.

Donc le shônen est coupable. Mais nous n'allons pas le condamner trop lourdement ( en particulier, n'en déplaise à Madame Royal nous ne le brûlerons pas en Place de Grève ), parce que s'il posséde l'aspect peu reluisant que nous venons de décrire, il a aussi des aspects plaisants. Et puis la bédé franco-belge ne vaut pas beaucoup mieux ! Et je vous réfère à une future note sur l'homosexualité au sein de celle-ci pour vous le prouver !

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