dimanche 30 décembre 2007

Back on the yellow brick r... non, oubliez !

Je n'ai apparemment pas été le premier à appeler de mes voeux un rétablissement d'isnel dans le vocable français. Voici ce que l'on peut lire au chapitre VI de La Deffence et illustration de la langue Francoise de du Bellay. C'est en toute modestie que je me place donc à ses côtés ;-)

Quant au reste, use de mots purement français, non toutefois trop communs, non point aussi trop inusités, si tu ne voulais quelquefois usurper, et quasi comme enchâsser ainsi qu'une pierre précieuse et rare, quelques mots antiques en ton poème, à l'exemple de Virgile, qui a usé de ce mot olli pour illi, aulai pour aulae, et autres. Pour ce faire, te faudrait voir tous ces vieux romans et poètes français, où tu trouveras un ajourner pour faire jour, que les praticiens se sont fait propre ; anuyter pour faire nuit ; assener pour frapper où on visait, et proprement d'un coup de main ; isnel pour léger, et mille autres bons mots, que nous avons perdus par notre négligence. Ne doute point que le modéré usage de tels vocables ne donne grande majesté tant au vers, comme à la prose : ainsi que font les reliques des saints aux croix, et autres sacrés joyaux dédiés au temple.

Puisqu'ajourner et assener nous sont restés, pourquoi pas isnel ?!! Hein hein ?!!

vendredi 28 décembre 2007

Platon n'incite pas forcément au platonique


La Toilette de Cythère, par Félicien Rops

Ce soir nous revenons à Hugo, pour apprécier un de ses petits poèmes légers tiré des Chansons des rues et des bois. Il va nous montrer que d'austères lectures n'induisent pas forcément à l'austérité ;-)

A ce propos, l'expression «amour platonique» nous vient du Banquet de... non, pas Xénophon, mais Platon ! Le thème global du dialogue y est l'amour, dont la vision socratique, hum ! pardon : platonique de l'amour est dite par Socrate... et illustrée par Alcibiade qui nous raconte comment après avoir croyait-il chauffé à blanc Socrate en fut Gros-Jean comme devant. Je vous livre en amuse-gueule sa conclusion de cette histoire :

Après ces propos, je le crus atteint par le trait que je lui avais lancé. Sans lui laisser le loisir d’ajouter une parole, je me lève, enveloppé de ce manteau que vous me voyez, car c'était en hiver, je m’étends sous la vieille capote de cet homme-là, et, jetant mes bras autour de ce divin et merveilleux personnage, je passai près de lui la nuit tout entière. Sur tout cela, Socrate, je crois que tu ne me démentiras pas. Eh bien ! après de telles avances, il est resté insensible, il n'a eu que du dédain et que du mépris pour ma beauté, et n'a fait que lui insulter ; et pourtant je la croyais de quelque prix, ô mes amis. Oui, soyez juges de l’insolence de Socrate : j'en atteste les dieux et les déesses, je me levai d’auprès de lui tel que je serais sorti du lit de mon père ou de mon frère aîné.

Au sujet de cette anecdote, il me semble que d'après Diogène Laërce c'était Diogène le Cynique qui s'en gaussait ( je n'ai pas mon édition sous la main pour contrôler mon attribution) en disant à raison que si Socrate n'avait pas envie d'Alcibiade il n'avait pas eu grand mérite à résister à ses avances, et que s'il en avait envie, il était bien stupide de leur avoir résisté... Mais trève d'hellénisme, volons vers notre papy Hugo et son poème :

Interruption à une lecture de Platon

Je lisais Platon. – J'ouvris
La porte de ma retraite,
Et j'aperçus Lycoris
C'est-à-dire Turlurette.

Je n'avais pas dit encor
Un seul mot à cette belle.
Sous un vague plafond d'or
Mes rêves battaient de l'aile.

La belle, en jupon gris-clair,
Montait l'escalier sonore ;
Ses frais yeux bleus avaient l'air
De revenir de l'aurore.

Elle chantait un couplet
D'une chanson de la rue
Qui dans sa bouche semblait
Une lumière apparue.

Son front éclipsa Platon.
O front céleste et frivole !
Un ruban sous son menton
Rattachait son auréole.

Elle avait l'accent qui plaît,
Un foulard pour cachemire,
Dans sa main son pot au lait,
Des flammes dans son sourire.

Et je lui dis (le Phédon
Donne tant de hardiesse !) :
- Mademoiselle, pardon,
Ne seriez-vous pas déesse ?

14 août 1859

Appréciez en sus du caractère gentiment ironique vis-à-vis des classiques grecs du dernier vers le frais mélange entre la haute culture antique à laquelle renvoient Platon, le Phédon et Lycoris, et la fraîcheur du monde quotidien incarnée par une turlurette chantant un couplet d'une chanson à la mode.
Le Phédon est un très beau dialogue de Platon qui relate les derniers instants de Socrate et discours de l'âme et du corps. L'Apologie de Socrate et le Criton le rejoignent quant aux évènements auxquels ils se relient. Eux aussi sont très beaux et valent d'être lus. Ce sont peut-être les dialogues de Platon parmi les plus immédiatement accessibles et les plus intéressants avec, justement, Le Banquet.
Pour identifier Lycoris, je vous renvoie à deux pages qui furent mes sources et qui détaillent bien les choses : ici et . Cette coquine de Lycoris n'ayant pas eu pour amant la lie de Rome, Hugo ne se méprise pas exagérément en tentant de draguer celle-là ! ( mais quand on est Hugo, on peut ! ;-) Le contraste avec une turlurette, c'est-à-dire une grisette, c'est-à-dire une jeune ouvrière se laissant facilement courtiser, est à la fois joli et pas tout à fait un, puisque notre mime Lycoris était aussi nommée Cytheris, nom qui évoque Cythère, île de Vénus et je vous laisse en imaginer les implications, et justifie le choix de l'image de cette note ;-)
Puisque l'on parle de Vénus, concluons de façon légèrement grivoise, en notant que le mot poétique ( si si !) de «cyprine» employé pour désigner la lubrification vaginale suscitée par d'amoureux transports ( ou quelqu'activité solitaire ;-p provient du nom Cypris donné à Vénus, celle-ci possédant un temple à Chypre, île près de laquelle elle serait née. ^_^

jeudi 27 décembre 2007

De arte amavi


L'origine de cette note se trouve dans un des cadeaux intellectuellement avouables reçus par votre serviteur pour son Noël, asçavoir une édition bilingue latin-italien de l'Ars amavi de ce cher Ovide ^_^ Le censeur ne l'avait peut-être pas prévu ( ou avait bien voulu ne pas le prévoir ;-) : certains passages à l'apparence innocente avaient fait l'objet d'une étude éclairée dans mon cours de latin quand j'étais en 3e. Ce ne fut d'ailleurs pas le cas de L'Âne d'or d'Apulée, aussi étudié en 3e, dont je découvris bien plus tard à ma grande surprise et à ma plus grande encore joie la version complète ! ^0^ Je vous rassure tout de suite, braves militants de Familles de France, rien de bien cochon ( quoique, pour vous...) dans L'Art d'aimer, ce n'est pas le Satyricon, mais... un peu de coquinerie ^_^ Mon latin étant si tristement rouillé ( et les agapes de fin d'année laissant peu de temps à l'étude salvatrice de ses restes), je vous proposerai une traduction de l'italien traduisant le latin T_T Le premier extrait sera un de ceux étudiés lors de ma 3e, en hommage... Il s'agit du LIvre I, vers 149 à 162 :

Utque fit, in gremium puluis si forte puellae
Deciderit, digitis excutiendus erit:
Etsi nullus erit puluis, tamen excute nullum:
Quaelibet officio causa sit apta tuo.
Pallia si terra nimium demissa iacebunt,
Collige, et inmunda sedulus effer humo;
Protinus, officii pretium, patiente puella
Contingent oculis crura uidenda tuis.
Respice praeterea, post uos quicumque sedebit,
Ne premat opposito mollia terga genu.
Parua leues capiunt animos: fuit utile multis
Puluinum facili composuisse manu.
Profuit et tenui uentos mouisse tabella,
Et caua sub tenerum scamna dedisse pedem.

Traduction : et si par hasard, comme cela arrive, se pose un grain de poussière sur la poitrine de la belle, cueille vite de tes doigts ce grain-là ; et s'il n'y a nul grain de poussière, ôte toujours ce rien-là [ finalement, je vais traduire un peu du latin à la volée ;-) ]. Montre-lui toujours comme tu es attentionné. Si le pan de sa robe traîne à terre, empresse-toi de te pencher pour le soulever, qu'il ne se salisse. Tu pourras alors en compensation jeter un oeil sur ses jambes sans qu'elle proteste. Veuille à ce qu'aucun spectateur assis derrière elle ne presse de ses genoux sur ses épaules [ enlace-la, mon coquinou !]. Un rien suffit pour conquérir ces esprits légers : ainsi il a profité à beaucoup de disposer d'une main agile un coussin sous elle [ pour son confort et lui toucher les... ], de lui prodiguer un peu de fraîcheur en l'éventant, ou de placer un tabouret sous ses pieds délicats [ car les gradins étaient hauts, et ça permet plein de petites privautés XD].

Haaa Ovide ! Quel maître de l'érotisme ! Il faut lire son histoire de Pygmalion dans Les Métamorphoses. Mon grand regret fut de ne pas passer sur ce texte sublime à l'oral de latin du Bac T_T
Comme deuxième passage, je vous propose les vers finaux ( ou peu s'en faut) du LIvre II ( vers 741 à 744) et pour être égalitaire comme l'auteur originel entre les deux sexes, les vers 809 à 812 du Livre III, délivrant aux femmes un enseignement de l'art d'aimer pour elles. Ces histoires de trophées me font imaginer de façon terrible quelque Apollon ou quelque Vénus sur un monticule de corps de femmes ou d'hommes énamouré(e)s, gémissant d'adoration pour leur vainqueur ;-p

Arma dedi uobis: dederat Vulcanus Achilli;
Vincite muneribus, uicit ut ille, datis.
Sed quicumque meo superarit Amazona ferro,
Inscribat spoliis : Naso magister erat.

Traduction : Je vous ai donné des armes ; comme Vulcain en donna à Achille. Vainquez avec les miennes comme lui-même vainquit. Et que tout amant qui aura triomphé d'une Amazone au moyen de mon glaive inscrive sur ses trophées : «Ovide fut mon maître.»

Lusus habet finem: cygnis descendere tempus,
Duxerunt collo qui iuga nostra suo.
Ut quondam iuuenes, ita nunc, mea turba, puellae
Inscribant spoliis : Naso magister erat.

Traduction : J'ai terminé mon badinage ; il est temps de dételler les deux cygnes blancs qui tirèrent mon char [ le char de Vénus était tiré par deux cygnes blancs, chose que vous pouvez constater le Vendredi sur l'horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg -oui c'est de la pub éhontée !]. Et vous, jeunes femmes, mes élèves, faites comme les jeunes gens, et inscrivez sur vos trophées : «Ovide fut mon maître.»

En guise de conclusion de cette note, je vous signale ici l'existence d'un juste combat mené en la lointaine Suède ! ;-p ( et j'aime bien l'illustration de l'article ;-p


lundi 24 décembre 2007

Do you want my Père Noël, do you want my paire ?



Voilà, un clip de bon goût pour souhaiter à tout visiteur égaré sur ce blog un joyeux Noël ! ( oui, si je fais une entorse aux histoires tristes de ce blog, reste son amour du trash ! ^0^ ). Hotte, very hotte XD Entre les fêtes, nous nous reposeront avec des choses plus tristes, promis ( ou pas ;-) En attendant, I love you sa pine, I love your boules ;-p

dimanche 23 décembre 2007

Harsh words were said, and lies were told instead

Avant toute chose, je tiens à justifier l'usage a priori infâme d'un titre anglais à cette note par le fait que ce n'est pas de l'anglais, mais de l'anglais japonais ;-) Japanglais donc tiré du générique d'ouverture de Gankutsuoh, une revisitation en animé récente du Comte de Monte-Cristo, lequel, va honorer la note d'aujourd'hui ( c'est la première fois que ce blog reçoit un comte ! ).
Est-il besoin de résumer l'histoire ?! Sans doute, pour ceux qui n'auraient vu que le téléfilm avec Depardieu... -_- Le Comte de Monte-Cristo s'ouvre sur la naïveté, celle de l'amour d'Edmond Dantès pour Mercédès et de son amitié pour
Fernand, Danglars et Caderousse, et sur comment la convoitise de ces derniers brisent sa vie au moment où elle confine au bonheur. Les actes de ces derniers, inspirés par la jalousie pour Danglars, par l'envie pour Caderousse, et par l'amour non partagé de Mercédès pour Fernand, conduiront le pauvre Dantès à croupir dans les geôles du Château d'If. A ces trois là, ce seront ajouté les pas du substitut du procureur du roi Villefrot sur la vie de Dantès.
Vient ensuite la période de son emprisonnement, où Dantès sombre peu à peu dans la déchéance physique et morale. Puis, la délivrance, sous la forme de la survenue de l'abbée Faria dans sa cellule, alors que celui-ci cherchait à creuser un tunnel pour s'échapper. Ce sera alors pour Dantès un retour vers l'humanité, par les sentiments humains, ravivés par son contact avec l'abbé, et vers l'intelligence humaine, grâce aux bienfaits des enseignements de l'abbé dans les divers domaines d ela connaissance. Ce seront ensuite les projets d'évasion à deux, et la révélation à Dantès du secret du trésor de l'île de Montecristo, puis la mort de l'abbé, et la fameuse scène de l'évasion de Dantès, où celui-ci ayant pris la place du corps de l'abbé dans le sac l'emballant, il sera jeté dans la mer du haut des murailles du château, les piefs lestés d'un boulet de fonte.
Pourra alors commencer la vengeance de Dantès, devenu le comte de Monte-Cristo grâce au trésor de l'île. Caderousse, qui avait déjà sombré dans la pauvreté, finit assassiné, bien que le comte lui eut laissé une chance. Danglars devenu riche banquier, finira ruiné et seul, après que le compte eut manipulé les cours de la Bourse ; en dépit de cela, il sera le seul finalement un peu épargné par le comte. Fernand, devenu un puissant militaire, sera acculé au suicide suite à la révélation de ses forfaitures dans la carrière. Villefort, enfin, finira fou, après que sa femme devenue empoisonneuse se suicide avec son fils ( je vous abandonne quelques détails pour quez vous lisiez le livre si ce n'est déjà fait ;-p
Sa vengeance accomplie le comte disparaîtra comme il est venu, partant vers l'Orient sur son bateau avec Haydée, la jeune esclave qu'il avait rachetée ( et que vous voyez à ses côtés sur l'image illustrant cette note ;-) Pour conclure ce résumé, il y a des «quêtes parallèles» impliquant les enfants des divers couples auxquels appartiennent les objets de la vengeance du comte, bien que je ne vous en ai pas parlé ici. Elles sont inexistantes ou presque ce me semble dans le téléfilm avec «Depardiou», mais apparaissent un peu dans l'adaption en animé Gankutsuoh.

A entendre parler deci-delà du Comte de Monte-Cristo ( par exemple dans un sujet du récent Théma Arte sur Alexandre Dumas), il semblerait que ce soit l'histoire du trésor de l'île de Montecristo qui fascine dans cette histoire. Mais à titre perqsonnel, ce qui me plaît, c'est la vengeance. A ce point de vue, une de mes phrases préférée du bouquin est la suivante :
Maintenant que ce trésor, qui avait été si longtemps l’objet des méditations de l’abbé, pouvait assurer le bonheur à venir de celui que Faria aimait véritablement comme son fils, il avait encore doublé de valeur à ses yeux ; tous les jours il s’appesantissait sur la quotité de ce trésor, expliquant à Dantès tout ce qu’avec treize ou quatorze millions de fortune un homme dans nos temps modernes pouvait faire de bien à ses amis ; et alors le visage de Dantès se rembrunissait, car le serment de vengeance qu’il avait fait se représentait à sa pensée, et il songeait lui, combien dans nos temps modernes aussi un homme avec treize ou quatorze millions de fortune pouvait faire de mal à ses ennemis. XD
Je trouve d'ailleurs que la vengeance du comte est plutôt gâchée par sa magnanimité finale pour Danglars. Le roman étant paru en feuilleton sur un an et demie je subodore, à tort peut-être, l'influence de retours des lecteurs sur l'évolution du roman. On part en effet d'un Dantès jurant de se substituer à Dieu pour se venger, puisque ledit Dieu ne lui a pas rendu justice des crimes des hommes, pour se rapprocher de plus en plus d'un Monte-Cristo «born again» qui aspire de plus en plus à retourner dans le giron de notre mère l'Eglise ou que sais-je encore... Et c'est pourquoi il épargne Danglars. Alors on pourrait bien sûr supposer que c'est une évolution psychologique naturelle du personnage, finalement horrifié par l'ampleur des conséquences de sa vengeance déjà exercée ( vous trouverez d'ailleurs beaucoup d'analyses de cette sorte sur le net), mais l'objection à cela est que les interrogations religieuses du héros arrivent vraiment comme un cheveu sur la soupe et de façon tout à fait controuvée ; lisez, relisez, chaque état pyschologique des personnages est soigneusement amené et éclairé, sauf celui dont je viens de vous parler...
Un autre aspect plaisant de la vengeance du comte, en plus de voir comment celle-ci est patiemment tissée, et son ampleur. Fondamentalement Mercédès elle-même est d'autant moins épargnée que le comte lui en veut ( à tort ou à raison, on peut en discuter) de l'avoir trahi en l'oubliant et en épousant Fernand. Et elle aurait dû être d'autant moins épargnée que la vengeance contre Fernand prévoyait de lui tuer son fils chéri en duel, atteignant ses parents à travers celui-ci. Mais Albert de Morcerf sera finalement sauf, car après que Mercédès lui ait révélé les raisons de la haine du comte la nuit précédant le duel Albert s'humiliera comme une merde en présentant ses excuses au comte lors d'une des meilleurs scènes du roman.
D'autres parmi mes scènes préférées sont celle où Edmond promet de rester au côtés de l'abbée Faria jusqu'à sa mort ou son rétablissement après qu'un mal l'ai laissé à demi paralysé, cette scène lors d'une réception du comte chez les Morcerf où Mercédès qui a reconnu Edmond en lui veut lui fairer accepter quelque nourriture que celui-ci refusera imperturbablement, et la «scène finale» en ce qui concerne Villefort. Ah, et il y a aussi l'histoire de ce rêve de l'abbé d'une Italie unie ( rêve totalement absurde pour l'époque du point de vue historique ;-) , et cette scène où au Château d'If, le comte retrouve le manuscript du grand livre de l'abbé ( vous ai-je dit que 'jaimais les livres et que j'étais un sale jacobin pro-décentralisation ;-) .
A propos d'ailleurs, il est inétressant de noter que ceux que la vengeance atteint le plus durement sont peut-être ceux dont les motifs du forfait sont peut-être les moins immoraux. En effet, avant de devenir chacun de méchants hommes qui auront fait de meschantes choses, Fernand et Villefort perdent Dantès l'un par amour en vers Mercédès, l'autre par piété filiale envers son père ( et carriérisme, mais l'un n'empêche pas l'autre ;-). Alors que c'est l'envie et la convoitise qui guident Caderousse et Danglars...

Il est aussi amusant de noter les points que le téléfilm avec Depardieu a soigneusement omis : la consommation par le comte de substances psychotropes, ses relations avec Haydée, le lesbianisme ( traité avec subtilité dans le livre mdr) de la fille de Danglars, etc... And last but not least, Edmond ne hait pas Mercédès mais finit le téléfilm en se remattant à la colle avec elle !!!
L'animé quant à lui se focalise moins sur le comte que sur le fils Morcerf, pour permettre l'identification du puiblic sans doute ;-) Et s'il n'est pas de lesbienne dans celui-ci, croyez-moi, il n'en est pas moins gay pour autant ! Cet animé est d'ailleurs fort sympathique, et il est bien préféré au vil téléfilm, nonobstant les libertés que lui-même prend avec l'histoire d'origine. Petit plaisir, les annonces de l'épisode suivant sont faites en français ( avec un accent XD ) d'une voix virile et grave par le comte himself ; «souffle mon ami... ».
Les choix graphiques de l'animé sont excessivement intéressants ! Bon, il y a ces scènes d'images de synthèse désormais obligatoires dans les animés à thème «futuriste» et dont il m'est avis qu'elles s'insérent moyennement bien et absolument pas discrètement dans l'ensemble, mais sinon, l'idée trouvée pour cet animé est vraiment bonne. Pour essayer de vous en donner une idée, les cheveux et les habits des personnages sont constitués par des motifs très riches et très travaillés qui ne bougent pas quand le personnage lui se meut ; c'est en quelque sorte l'effet que donnerait un pochoir que l'on déplacerait sur un papier-peint ou un papier-cadeau, si vous voyez ce que je veux dire. Sinon, je suis sûr que youtube saura palier à vontre lamentable manque d'imagination et au triste échec de ma tentative d'explication. Enfin, toujours est-il que l'effet est vraiment très beau.

Maintenant que j'ai dit l'essentiel de ce que je voulais dire et un peu n'importe comment, il est temps de conclure aburptement cette note à l'instar de toutes celles du même genre qui l'ont précédée. Un jour ou l'autre, je me contraindrait à rédiger une de ces conclusion de note bien vides que l'on ne met que pour qu'elles y soient. En attendant, you won't see me comin', till I strike ! XD

jeudi 20 décembre 2007

Une nouvelle crise

Non non, je vous rassure, elle n'est ni ministérielle ni du logement ( quoique cela n'empêche pas qu'il en soit) : je me suis juste laissé honteusement allé à une nouvelle rafale de tests dont il est maintenant temps de vous infliger les résultats !





You are The Hermit





Prudence, Caution, Deliberation.





The Hermit points to all things hidden, such as knowledge and inspiration,hidden enemies. The illumination is from within, and retirement from participation in current events.





The Hermit is a card of introspection, analysis and, well, virginity. You do not desire to socialize; the card indicates, instead, a desire for peace and solitude. You prefer to take the time to think, organize, ruminate, take stock. There may be feelings of frustration and discontent but these feelings eventually lead to enlightenment, illumination, clarity.





The Hermit represents a wise, inspirational person, friend, teacher, therapist. This a person who can shine a light on things that were previously mysterious and confusing.

Bon ben c'est pas tout ça mais maintenant, en tant qu'Hermite, je me ferais bien tenter comme Saint Antoine moi... Surtout que moi, je ne me priverais pas de céder :-p

Which Discworld character are you?






Susan Sto Helit-You are Deaths granddaughter, smart, witty and sarcastic. You are really good at discipline at least when it doesnt consern you. You carry your own time, you can make time stop and when Death takes a holiday, you have got to do the work instead of him. Lucky you!
Take this quiz!


Mortel !!! Pardon: MORTEL !!! XD


What Final Fantasy VI Character Are You?




Terra
Take this quiz!
La situation s'est quand même améliorée. La dernière fois, j'étais Kefka ^_^,



Who is your Harry Potter love match? (for girls)




Severus SnapeYou clearly do not scare easily. You want a man who is sharp, intellectual, cultured, and not too mushy. Get underneath his cool, sarcastic exterior and who knows what treasures you might find.
Take this quiz!
Severus, marry me ! Oh ! and minus 50 for Gryffindor !!!



Which Mix of the Hogwarts Houses are You?




You're a Ravenpuff!: You are a very analytical and ingenius person, someone that likes to invent new things. The way you look at life is with wonder, and sometimes you're even a little naive. But people love you for that trait and they feel the need to protect you from the harsh facts of life so that you can retain your innocence. You are very capable person and when there is trouble people turn to you because you're able to stay calm and collected. You like balance in your life and you try not to make many waves. Even still, if there is something that you believe strongly in, you will commit yourself totally to that cause. Your weakness is that sometimes you can be indecisive and perfectionist, especially about little details and you drive people crazy sometimes with these traits. With the innocence of a Hufflepuff and the calm of a Ravenclaw you will be loved in life!
Take this quiz!



Harry Potter: Which Hogwarts professor would you be?




Flitwick - Charms
Take this quiz!

mercredi 19 décembre 2007

Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres


Et qui dit amour dit... jeux hentai ! Hé si ! Et le site Iscariote ayant récemment eu une note sur l'animé dérivé du jeu hentai éponyme Kimi ga nozomu eien, je vous propose le générique de début de ce jeu XD
En parlant de cet animé, je l'avions bien aimé. Pensez : mes super-pouvoirs ( et ma lamentable expérience des jeux humhum o^_^o ) m'ont permis de prévoir à l'avance le déroulement de tout le premier épisode, sans même savoir à l'époque de quoi tout cela dérivait ^_^ Que voulez-vous, l'expérience, l'instinct... ( je... je suis une larve ! T_T ) Ajoutez après ça que le «héros» choisit pour une fois la bonne des deux filles entre lesquelles il hésite ( celle tombée dans le coma et celle qui culpabilise pour ça lol - un jour il faudra que je vous parle de Kana imouto, «the unfappable hentai game» ;-p Et puis pensez, une femme qui vient vous voir juste pour vous donner votre miam et votre sesque ;-p Ouais en fait non, si elle vous parle pas en plus de la Bonne Parole, ça va pas ( ce message vous était sponsorisé par ce site qui reprend de façon originale la source du titre de cette note - ne riez pas bande de mécréants ! - quand ils sauront que mon site impie renvoie chez eux !). Seul point noir de l'animé : le «héros» est une vraie loque, encore pire que ce baka de Shinji !!!
Mais place à la zikmu !



Les paroles :

Rumbling hearts

遙か遠くの虹で出逢えるの
あなたへの想い 生きてく
永遠に

やわらかな風に抱かれ
あなた想う心 切なくなる
丘の上 独りきりで
季節見送っているの

青空の向こう 何が視えるのかな
勇気が欲しい 静かに祈っている

もう戻れない
あなたの腕に包まれていた
優しい日々
夏の記憶かすかに残ってる
小さな花火消えない
今でも

水しぶき光浴びて
水晶みたいにほら 輝いてる
あどけない笑顔にさえ

私奪われてゆくの

指先が触れ合う その度不安なの
もう少しだけ このまま抱きしめて

もう帰れない
傷付くことをためらっていた 幼い日々
胸の奥で密かに育ててた
小さな想い消せない
今では

いつか
きっとすべてが 優しさになる
あの日に見た七色の夢
遙か遠くの虹で出逢えるの
あなたへの想い 生きてく 永遠に

Leur transcription :

Haruka tooku no niji de deaeru no
Anata e no omoi ikite yuku
Eien ni

Yawaraka na kaze ni dakare
Anata omou kokoro setsunaku naru
Oka no ue hitorikiri de
Kisetsu miokutte iru no

Aozora no mukou naniga mieru no kana
Yuuki ga hoshii shizuka ni inotte iru

Mou modorenai
Anata no ude ni tsutsumarete ita
Yasashii hibi
Natsu no kioku kasuka ni nokotteru
Chiisa na hanabi kienai
Imademo

Mizu shibiki hikaru abite
Suishou mitai ni hora kagayaiteru
Adokenai egao ni sae

Watashi uabawarete yuku no

Yubisaki ga fureau sono tabi fuan na no
Mou sukoshi dake kono mama dakishimete

Mou modorenai
Kizutsuku koto o tameratte ita osanai hibi
Mune no oku de hisoka ni sodateteta
Chiisa na omoi kienai
Ima demo

Itsuka
Kitto subete ga yasashisa ni naru
Ano hi ni mita nanairo no yume
Haruka tooku no niji de deaeru no
Anata e no omoi ikiteku Eien ni

Une traduction ( torched by myself):

Coeurs tourmentés

Puisque que nous pûmes nous rencontrer par cet inaccessible arc-en-ciel
Mes pensées pour toi dureront
A jamais

Porté par une douce brise
Mon coeur pensant à toi se met à poindre
Toute seule au sommet de cette colline
Je vois s'écouler les saisons

Que pourrait-on voir au delà de ce ciel bleu ?
Cherchant à prendre courage, je me recueille en silence

Ils ne reviendront plus
Ces tendres jours
Passés enlacée dans tes bras
Ces petits feux d'artifice demeurent
Un souvenir estival vague qui ne s'éteindra
Jamais

Les gouttes d'eau font pleuvoir la lumière
Vois ! elles sont pareilles à des cristaux qui brillent
Ton sourire candide même

Me ravit à moi-même

A chaque fois que nos doigts se touchent je me sens tellement gênée
Pour un instant encore continue à me serrer dans tes bras

Je ne peux plus revenir désormais
A ce temps de l'enfance où je craignais d'être blessée
Ayant germé en secret au fond de mon être
Ces sentiments ténus ne sauraient être effacés
Dorénavant

Un jour
Assurément il évoquera la tendresse
Le rêve de l'arc-en-ciel de ce jour-là
Puisque que nous pûmes nous rencontrer par cet inaccessible arc-en-ciel
Mes pensées pour toi dureront
A jamais

Post blogum :

J'aime bien cet adverbe japonais «mou» au moyen duquel on évoque tout ce qui est révolu, irrémadiablement consommé. Son champ d'action est d'ailleurs très large : de notre «mou modorenai» ( non ils ne reviendront plus) au «omae wa mou shinde iru» ( tu es déjà mort) de mon petit frère Ken, en passant par le «mou iya yo» ( non, arrête, on vient déjà de le faire 10 fois, je n'en puis plus) de nos braves hentais ;-p

lundi 17 décembre 2007

Le romantisme et la vie

Ce soir je vous présente un poème des Contemplations de Victor Hugo ( mais avais-je seulement besoin de le préciser ?!), tiré du quatrième livre de ce recueil, Pauca Meae, consacré à sa fille Léopoldine, morte noyée avec son époux peu après leur mariage.
Pour ce que j'en ai lu, ce poème opposerait pour Hugo le soi qui désespère au soi qui croit et espère. Mais pour moi, il illustre une opposition entre l'imagination ( les aspirations romantiques si vous voulez) qui magnifie, et la réalité immuables des faits. Si on veut se gâcher le poème, on peut d'ailleurs trouver que de ce point de vue il pontifie quelque peu. Mais attendons la fin de la note pour cela ( il est un temps pour tout et c'est seulement post blogum qu'animal triste).


A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt

La nuit était fort noire et la forêt très sombre.
Hermann à mes côtés me paraissait une ombre.
Nos chevaux galopaient. A la garde de Dieu !
Les nuages du ciel ressemblaient à des marbres.
Les étoiles volaient dans les branches des arbres
Comme un essaim d'oiseaux de feu.

Je suis plein de regrets. Brisé par la souffrance,
L'esprit profond d'Hermann est vide d'espérance.
Je suis plein de regrets. O mes amours, dormez !
Or, tout en traversant ces solitudes vertes,
Hermann me dit : «Je songe aux tombes entr'ouvertes !»
Et je lui dis : «Je pense aux tombeaux refermés !»

Lui regarde en avant : je regarde en arrière,
Nos chevaux galopaient à travers la clairière ;
Le vent nous apportait de lointains angelus;
Il dit : «Je songe à ceux que l'existence afflige,
A ceux qui sont, à ceux qui vivent. - Moi, lui dis-je,
Je pense à ceux qui ne sont plus !»

Les fontaines chantaient. Que disaient les fontaines ?
Les chênes murmuraient. Que murmuraient les chênes ?
Les buissons chuchotaient comme d'anciens amis.
Hermann me dit : « Jamais les vivants ne sommeillent.
En ce moment, des yeux pleurent, d'autres yeux veillent.»
Et je lui dis : « Hélas! d'autres sont endormis !»

Hermann reprit alors : «Le malheur, c'est la vie.
Les morts ne souffrent plus. Ils sont heureux ! j'envie
Leur fosse où l'herbe pousse, où s'effeuillent les bois.
Car la nuit les caresse avec ses douces flammes ;
Car le ciel rayonnant calme toutes les âmes
Dans tous les tombeaux à la fois !»

Et je lui dis : «Tais-toi ! respect au noir mystère !
Les morts gisent couchés sous nos pieds dans la terre.
Les morts, ce sont les coeurs qui t'aimaient autrefois !
C'est ton ange expiré ! c'est ton père et ta mère !
Ne les attristons point par l'ironie amère.
Comme à travers un rêve ils entendent nos voix.»


Dans les Contemplations les bois sont souvent sombres et profonds, avec des significations certes différentes selon le contexte ; je vous parlerai d'une autre à l'occasion.
Regardons un peu comme dans chacune des premières strophes et entre les deux dernières s'opposent d'une part un romantisme songeur mais qui regarde vers l'avenir, d'autre part un triste réalisme qui ne voit que le passé ; et espère en Dieu ( oui, je sais, je venais de parler de réalisme...).

La première strophe pose encore les choses. Le décor est résolument romantique : il fait nuit noire, nous sommes dans des bois profonds en compagnie de deux cavaliers qui chevauchent à bride abattue, dans le ciel des nuages qu'éclaire la Lune, et des étoiles qui brûlent. Dans l'imagerie romantique il est souvent des cavaliers qui chevauchent à travers la tempête ou au loin. Mais généralement ils sont seuls. Hermann serait-il donc effectivement un double hugolien ? Notons aussi la mention de Dieu, même si ce n'est qu'au travers d'une expression toute faite, je vous le concède.
A début de la strophe suivante, admirez-moi comme la première phrase se termine à l'hémistiche, quelle force cela lui donne. Regardez comment le début de cette strophe clôt la précédente. Je suis plein de regrets. Et il n'est rien à ajouter. Aussi la suite du vers et le suivant sont-ils consacrés aux pensers d'Hermann. Puis, Hugo répète le seul sien : je suis plein de regrets. Mais cette fois il complète, et l'on sent bien que ces amours-là ne dorment pas d'un sommeil dont on se réveille. Et la suite de la strophe nous le précise bien, puisque les deux voyageurs pensent au tombeau. Mais là où Hermann pense à ceux qui (l') accueilleront bientôt, Hugo, lui, pense à ceux qui accueillirent ses êtres chers ( et pas seulement Léopoldine, l'ange expiré désignant un autre enfant mort à 3 mois d'après les notes de mon édition).
Cette opposition entre le passé et l'avenir, nous la voyons reprise au premier vers de la strophe suivante, et prolongée le long de celle-ci. Notez l'opposition entre l'envolée d'Hermann, et la simple phrase de Hugo. Notez aussi la présence de l'angélus dans le lointain qui, tout en consistutant un élément ramenant à Dieu, renforce l'idée de solitude - nous sommes loin de toute autre présence humaine, puisque ces angélus sont lointains - et vient préciser l'heure, 18h00, et par là-même la saison - l'Automne ou l'Hiver - puisqu'il faut qu'il fasse déjà nuit pour qu'on voie les étoiles.
Les vers qui ouvrent la strophe suivante sont beaux. Par deux fois c'est la nature qui parle, mais par deux fois le narrateur est sourd à son langage. Admirez comment cela est évoqué : phrase déclarative : la nature parle, césure à l'hémistiche, phrase interrogative : mais qu'a-t-elle dit ? Ensuite de nouveau l'opposition entre Hermann tourné vers la vie, et Hugo tourné vers la mort. En parlant de mort, remarquez que par deux fois maintenant Hugo a parlé de sommeil plutôt que de mort.
Enfin, les deux dernières strophe opposent le romantisme désespéré de Hermann à l'espoir pieux de Hugo, avec une strophe pour chacun. Dans la première, le ciel rayonnant invite à penser que nous sommes bien un soir de Lune ( Lune qui a invité cette invitation ;-) , les douces flammes sont les étoiles de la première strophe. Puisque les bois s'effeuillent, c'est donc finalement que nous sommes en Automne ( et en effet, le poème porte la mention d'Octobre 1853 ). Dans la dernière strophe, où Hugo parle, c'est encore l'idée du sommeil qui est mêlée à celle de la mort, puisque c'est comme à travers un rêve que les morts entendent nos voix.

C'est sur ces paroles que je vais moi-même aller dormir, rêver peut-être...

dimanche 16 décembre 2007

J'ai froid, j'ai froid, cet homme me glace !

Pour avoir bravé les rigueurs de l'Hiver en compagnie de Fuv et Fudoh ( même pas pour me gorger de vin chaud avec eux, mais pour m'en débarrasser dans un train hors de prix !) et pour pouvoir tranquillement aller pioncer après avoir commis une note facile, je vous propose un poème en prose d'Aloysius Bertrand tiré de son Gaspard de la Nuit qui retranscrit une conversation autour d'un feu pendant une nuit glaciale qui n'est pas sans rappeler celle que nous eûmes en rentrant chez moi à pied.
( à mon grand désarroi, je note que l'amusement que je prends à ce blog insane déteint sur le ton sombre qui devait être le sien ; il faut que je me reprenne en main et que je parle de trucs plus tristes... peut-être la baisse du pouvoir d'achat ? M'enfin, j'entame du moins mon retour dans le droit chemin de l'obscurité, puisqu'Aloysius Bertrand est un de nos poètes maudits, mort de phtisie à l'hôpital, à l'âge de 34 ans, son oeuvre poétique impubliée de son vivant).

Ante post blogum : Pas de commentaire de texte cette fois-ci, de temps en temps je sais me forcer à savourer un texte sans blablater autour ( généralement quand je suis bien fatigué ^_^, ).



A M. Louis Boulanger, peintre.

II
Les Gueux de nuit

J'endure
froidure
bien dure.
La Chanson du Pauvre Diable


- « Ohé! rangez-vous qu'on se chauffe ! » - «Il ne te manque plus que d'enfourcher le foyer ! Ce drôle a les jambes comme des pincettes. »


- « Une heure ! » - « Il bise dru ! » - «Savez-vous, mes chats-huants, ce qui fait la lune si claire ? » - «Non ! » - «Les cornes de cocus qu'on y brûle. »


- « La rouge braise à brûler de la charbonnée ! » - « Comme la flamme danse bleue sur les tisons! Ohé! quel est le ribaud qui a battu sa ribaude ? »


- « J'ai le nez gelé ! » - « J'ai les grêves rôties ! » - « Ne vois-tu rien dans le feu, Choupille ? » - « Oui ! une hallebarde. » - « Et toi, Jeanpoil ? » - « Un oeil. »


- « Place, place à M. de la Chousserie ! » - « Vous êtes là, Monsieur le procureur, chaudement fourré et ganté pour l'hiver ! » - « Oui-dà! les matous n'ont pas d'engelures ! »


- « Ah! voici messieurs du guet ! » - « Vos bottes fument. » - « Et les tirelaines ? » - « Nous en avons tué deux d'une arquebusade ; les autres se sont échappés à travers la rivière. »

*
Et c'est ainsi que s'acoquinaient à un feu de brandon, avec des gueux de nuit, un procureur au parlement qui courait le guilledou, et les gascons du guet qui racontaient sans rire les exploits de leurs arquebuses détraquées.

jeudi 13 décembre 2007

ZZZZZone

Trop fatigué pour se lancer dans de grandes envolées livresques ou même otakuesques, l'auteur de ce blog ( je devrais arrêter de dire ça, j'en viens à me demander si je ne blogue pas comme Alain Delon... ) prend prétexte de son épuisement pour vous coller un passage de circonstance du poème Zone d'Apollinaire. Ai-je mentionné quelque part que j'aimais le recueil Alcools ? Oui, c'est bon.

Tu es seul le matin va venir
Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues

La nuit s'éloigne ainsi qu'une belle Métive
C'est Ferdine la fausse ou Léa l'attentive

Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie

Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d'Océanie et de Guinée
Ils sont des Christ d'une autre forme et d'une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances

Adieu Adieu

Soleil cou coupé


Post blogum : Non, Alain Delon n'a pas bu d'alcool ce soir, mais une tisane camomille, comme le petit vieux qu'il est. Alain Delon se demande aussi combien de lecteurs du poème Zone savent que Ferdine et Léa sont deux métives (asçavoir des métisses) du roman érotique Une Nuit d'orgie à Saint-Pierre Martinique, roman dont le plaisir piquant qu'il procure se double du charme d'y trouver les termes sexuwels en argot créole ( Alain Delon a une certaine tendresse pour la patate). Alain Delon pense pas grand monde, et s'en amuse et le déplore. Alain Delon, lui, a lu tous les livres, et n'en trouve pas la chair triste pour autant.

mardi 11 décembre 2007

Le XVIe siècle. Des quatre coins de l'Europe...

... de gigantesques voiliers partent à la conquête du Nouveau-Monde. A bord de ces navires des hommes avides de rêves, d'aventure et d'espace, à la recherche de fortune. Qui n'a jamais rêvé de ces mondes souterrains, de ces mers lointaines peuplées de légendes ou d'une richesse soudaine qui se conquerrait au détour d'un chemin de la Cordillère des Andes ? Qui n'a jamais souhaité voir le soleil souverain guider ses pas, au coeur du pays Inca, vers la richesse et l'histoire des Mystérieuses Cités d'Or ?

Aaaah Zia ! Mon impossible amour... Quand nous serons grands nous nous marierons, notre fils s'appellera Viracocha, et nous irons à Cipango à bord du Grand Condor...
Excusez-moi, je m'égare ! Ce n'est pas de mes amours otakuesques et métisses contrariées que je voulais vous parler, mais vous proposer une ch'tite traduc du générique de début japonais. Il semble que le DA, diffusé sur la NHK, n'ait pas eu beaucoup de succès là-bas, mais cela n'empêche pas ces génériques d'exister et moi de vous les proposer. Par contre, comme je suis le fils de la mère de tous les vices, si je vous le traduis je vous retranscrirai pas le pitch de début en romaji ;-p



Les paroles en VO :

先頃、アメリカ航空宇宙局の衛星写真に 南米大陸のジャングル奥深く不思議な紋様が発見された 幻の黄金都市エルドラドではないかと世界中の人々の注目を浴びた エルドラドそれはアンデスの天険とアマゾンのジャングルに阻まれ 大勢の探検家の何世紀に亘る必死の捜索を退けてきた インカ幻の都である!

心が翼を持たなくなれば
夢という字が消えてしまうだろう
若さの辞書には不可能はない
時にしくじることがあるとしても

はてしなく広がる水平線の
鴎(かもめ)が水先案内人

Try my best 東へ 西へ 南へ 北へ
Try my best 誰もみな冒険者

体が野生を忘れた時に
きみの世界はせまくなってしまう
奇跡は待っても訪ねて来ない
祈るだけでも 何も起こらないさ

蜃気楼(しんきろう)うかんだ水平線は
希望にふくらむ未来地図

Try my best 東へ 西へ 南へ 北へ
Try my best 誰もみな冒険者

Try my best 東へ 西へ 南へ 北へ
Try my best 誰もみな冒険者

Leur transcription :

Try my best

Kokoro ga tsubasa o mota naku nareba
Yume to iu ji ga kieta shimau darou
Wakasa no jisho ni wa fukanou wa nai
Toki ni shikujiru koto ga aru to shite mo

Hateshinaku hirogaru suiheisen no
Kamome ga mizusakian'nainin

Try my best higashi e nishi e minami e kita e
Try my best daremo mina boukensha

Karada ga yasei o wasureta toki ni
Kimi no sekai wa semaku natte shimau
Kiseki wa matte mo tazuneta konai
Inoru dake demo nanimo okoranai sa

Shinkirou ukanda suiheisen wa
Kibou ni fukuramu mirai chizu

Try my best higashi e nishi e minami e kita e
Try my best daremo mina boukensha

Try my best higashi e nishi e minami e kita e
Try my best daremo mina boukensha

Et une ch'tite traduc ! Une !

Récemment, une photo satelitaire de la NASA a révélé d'étranges motifs au coeur de la jungle Sud-Américaine. Partout dans le monde des hommes se sont demandé si cela n'était pas la mythique Cité d'Or d'Eldorado. Eldorado. Leur opposant la cordillère des Andes et la jungle amazonienne, elle s'est dérobée à travers les siècles aux recherches frénétiques d'innombrables explorateurs. La mythique cité Inca !

Si mon coeur venait à perdre ses ailes
Les traits de mon rêve s'évanouiraient
"Impossible" n'appartient pas au dictionnaire de la jeunesse
Même s'il lui arrive parfois de trébucher

Repoussant à l'infini les limites de l'horizon
Une mouette est notre pilote

Faire de mon mieux vers l'Est, vers l'Ouest, vers le Sud, vers le Nord
Faire de mon mieux tout un chacun est un aventurier

Quand ton corps a oublié la vie sauvage
Ton monde devient étroit
Tu as beau attendre un miracle il ne vient pas
Ne se tourner que vers les prières n'amèra rien

L'horizon où flottent des mirages
Déploie sur les espoirs la carte de l'avenir

Faire de mon mieux vers l'Est, vers l'Ouest, vers le Sud, vers le Nord
Faire de mon mieux tout un chacun est un aventurier

Faire de mon mieux vers l'Est, vers l'Ouest, vers le Sud, vers le Nord
Faire de mon mieux tout un chacun est un aventurier

Post blogum : vous aurez remarqué que je n'ai pas particulièrement adapté la traduction. Ce n'aurait pas été bien dur, mais j'avais des scrupules à le faire, vu la distance de l'original à laquelle cela m'aurait mené. Je résoudrai peut-être ce dilemne a posteriori en mettant une adaptation en commentaire, si j'en ai le temps et l'envie...

Post post blogum : Je profite de cette note pour vous recommander le jeu SNES Secret of Gaia ( il a un ou deux autres noms selon le lieu, mais avec le net vous trouverez vite les autres). Le jeu est ultra-dirigiste ( «groupir! Reste groupiiir!»), mais l'histoire est sympa, et les musiques superbes, et on y retrouve un peu de l'ambiance des Cités d'Or, vu que le jeu fait appel aux mythes des cités perdues des empires indiens de l'Amérique du Sud. Et y'a le navire d'or !!! XD ( et aussi une scène déchirante avec le sacrifice héroïque d'un porcelet ;-)

dimanche 9 décembre 2007

L'Humaniste de Mots Tordus

De nos jours, il est à la mode de commettre des néologismes infâmes ( celui qui me dit «sociétal» je le frappe, vous êtes prévenus), ou alors de ne même pas se donner cette peine ( celui qui me reparle de «process d'entreprise» je le moleste avec un saucisson sec jusqu'à ce que mort s'en suive). Parmi les académiciens et autres écrivaillons, il est aussi mode de proposer sa réforme de l'orthographe ( ce qui n'empêche pas de laisser passer un «ne» qui se voulait explétif mais introduisait en fait une négation malvenue dans le Projet de Traité constitutionnel Européen), parce que comprenez vous le français est trop compliqué ( ! ) et illogique.
L'auteur de ce blog s'est donc demandé pourquoi ne pas entrer à son tour dans l'arène ? Mais, en bon humaniste décadent, pas pour néologiser sans vergoigne ( oups, cette orthographe arrive trop tôt ;-p ) ou simplifier les choses, mais pour réintroduire d'anciens mots sortis de l'usage et pour compliquer l'orthographe ! Et puisque pour ce faire il est bon de se placer sous la protection d'un prince, et qu'il n'est plus trop de Médicis régnant, votre serviteur demande protection et licence royale au Prince de Mots Tordus.
Je vais donc commencer par vous proposer quelques mots que, pareils aux ours dans les Pyrénées, je propose de réintroduire dans la langue courante. Après vous les avoir présentés, avec leur définition et un exemple d'emploi, je reviendrai à nouveau sur eux pour vous les situer dans l'histoire de la langue, et vous fournir un exemple de leur époque originelle. Ensuite, il sera temps de parler de réforme de l'orthographe ( ou de contre-réforme de celle-ci).

Des nouveaux mots :

Isnel : rapide, agile, léger, prompt. C'est un coureur isnel. Fais-moi ça isnel.

Losangier : tromper par flatterie et bonnes paroles. Putain ! Comment il la losenge là !

Porgésir : 1. coucher avec 2. abuser de, violer. 1. Madame qu'est-ce que t'es bonne ! Tu veux pas me porgésir ? ( merci à Koxie pour l'idée ;-p 2. Ils tuaient les paysans et porgisaient les femmes ( oui, ce qu'il y a de bien avec le viol, c'est qu'on peut transposer les exemples d'une époque à l'autre juste en adaptant la grammaire ;-). Cf. infra pour la conjugaison.

Porpisser : se pisser dessus (de peur ou non). Hé ! Machin i s'est porpissé !

Pormerder : 1. se chier dessus. 2. merder (qchose). 1. Hé! Tu t'es pormerdé ! 2. Je voulais faire une tarte, mais je l'ai complètement pormerdée.

Détalenter : démotiver au point de rendre incapable de quoi que ce soit. ( Sera) souvent employé à propos de l'échec scolaire. Ces élèves en échec scolaire, complètement détalentés par des formes d'enseignement qui leur sont totalement inadaptées.

Ester : se tenir debout, se tenir (là). Este-là un intant que je voie si ça te va. Ester en justice ( seulement à l'inf.) soutenir une action en justice. Pour la conjugaison, je vous propose une conjugaison classique de verbe du 1er groupe, type aimer , en prononçant le s - en particulier à l'imparfait -.

Les sources de ces mots :

Isnel : même sens. Du germanique snell, rapide, qui a donné l'allemand schnell. Première occurrence dans La Chanson de Roland. Soit fait cist brief o main isnel, que ceci soit fait instamment ou très vite ( Tristan, I, 2605).

Losangier : verbe tiré de los, louange, qui provient du latin laus, laudis, louange. Le verbe de l'époque avait deux sens : 1. flatter, parler gentiment 2. tromper. Ce mot est sans rapport avec le losange, dont il est d'ailleurs amusant de constater que l'étymologie n'est pas certaine. 1. Eve dist tant et losangait c'Adans apres li en menjait ( Dolopathos (1210) ), Eve parla beaucoup et flattait si bien qu'Adam en mangea après elle. 2. Par losengier les cuida rabonnir ( Vie de Sainte Agnès, 611), il pensa les calmer en les enbobinant.

Les mots qui suivent se forment avec adjonction du préfixe por- issu du latin pro- avec métathèse sous l'influence de per-. Il peut indiquer un aspect de totalité ; d'accomplissement ou d'achèvement ; ou l'idée de but.

Porgésir : même sens. Formé sur le radical gésir, être couché ( c'est lui qui apparaît dans notre ci-gît). 1. David [...] purjut altrui mullier ( Garn.), David niqua la femme d'autrui 2. Les paysanz tuoent, les femmes purgiseient ( Wace, Brutus).

Porpisser : vous avez besoin d'une étymologie? Ca existe depuis avant le XIVe siècle. Quant Maquesai revint si prist a porpisser ( Poét. fr. ).

Pormerder : archaïcho-néologisme personnel ( je sais, y'a pas de quoi être fier o^_^o). Le sens 1. est inpiré de porpisser, le 2. en dérive en se basant sur la notion de totalité contenue dans le préfixe.

Détalenter : formé du préfixe disjonctif des mis sous une orthographe modernisé, et du mot talent. C'est un autre néologisme personnel, qui mélange le sens actuel du mot talent, c'est à dire une capacité particulière à quelque chose, au sens du mot en ancien français : désir, envie, vouloir. Détalenter, c'est donc priver à la fois de la capacité et de l'envie de faire.

Ester : l'expression ester en justice existe toujours. Pour le sens du verbe, il est toujours le même depuis la racine proto-indo-européenne *stha. Et je me demande si l'on n'est pas la seule langue Indo-européenne à l'avoir perdu. C'est l'anglais to stand, l'allemand stehen, l'italien, le latin stare, le sanskrit stha, l'espagnol estarse, etc... Son assassin c'est être, qui en a piqué des bouts pour sa propre conjugaison ( indice : vous trouvez que l'imparfait de l'indicatif du français ressemble à celui de esse en latin ? ;-)

La conjugaison complète de gésir :

Indicatif présent : gis, gis, gît, gisons, gisez, gisent
Subjonctif présent : gise, gises, gise, gisions, gisiez, gisent
Impératif : gis, gisons, gisez
Imparfait : gisais, etc...
Futur : girrai, etc...
Conditionnel : girrais, etc...
Participe présent : gisant
Passé : gis, gésis, gît, gésîmes, gésîtes, girent
Imparfait du subjonctif : gesisse, gisses, gît, gésissions, gésissiez, gésissent
Participe passé : geü

De l'orthographe et autres :

La première mesure que je vous propose porte sur les mots se terminant par -f et leur pluriel, et sur clef en particulier. En effet, tandis que l'on écrit un boeuf - des boeufs, un nerf - des nerfs, on écrit une clef - des clés ( selon une règle que j'aurais juré avoir lue dans le Trésor de la langue française du CNRS, mais que je ne retrouve plus ^_^, ), et plus souvent même pire : une clé - des clés. Il faut que cela cesse !
Et comme en ancien français, à une époque où toutes les lettres, une s finale comprise, se prononçaient, le -s de flexion absorbait une f ou un v final, je vous propose de cesser de faire relativement simple pour faire compliqué. Je vous propose donc, les exemples donnent l'idée générale, que la règle soit désormais : un boeuf - des boeux ( par analogie de graphie avec les autres pluriels impliquant un u dans la syllabe finale), un nerf - des ners, une clef - des clés !

Ensuite, je vous propose une contre-réforme ( coucou à nos amis protestants ;-p pour que l'on retourne aux orthographes grand'roue, grand'rue ( ce sont les exemples qui me reviennent à l'esprit), qu'une réforme félone pour une fois suivie ( mais comment est-ce possible ?!! d'habitude, on les respecte jamais !!!) voudrait, si ma mémoire est bonne mais je suis rebelle donc peu m'importait jusqu'à cette note ( vous aimez les digressions de cette sorte ?), que l'on écrive grand-roue, grand-rue, mais-où-va-t-on-ma-bonne-dame-je-vous-le-demande !
S'il est trop tard pour des mots comme grand-mère, que j'ai moi-même la faiblesse d'écrire ainsi, les exemples que je vous ai cité sont les derniers héritiers des adjectifs épicènes de l'ancien français. Oui mes enfants, je vous parle d'un temps qu'en lisant ce blog vous pouvez connaître, om grande n'existait pas, où l'on disait une grant feme, et pas une grande feme. Si ma mémoire est bonne, le truc de l'apostrophe est un héritage du XVIIe siècle, où l'on était pas trop à l'aise avec ce qui perdurait de cette indétermination en genre de l'adjectif.
Cette orthographe est donc le gingko biloba de l'orthographe, le coelacanthe de la langue ( si quelqu'un connait le code ASCII pour «l'e dans l'o»...) ; il faut préserver la biodiversité du français !!!

Enfin, toujours à fin de préservation, je milite pour restituer le genre féminin à certaines lettres de l'alphabet, qu'on a désormais tendance à toutes considérer au masculin. La règle sacrée que j'ai lue un jour, peut-être dans la Grevisse, est que si en s'imaginant écrire la prononciation d'une consonne le «mot» commencerait par une voyelle, alors le genre de cette consonne est féminin. Explicitement, je dis qu'il faut dire ( hou ! que c'est laid d'ainsi dire !) : une f, une h, une l, une m, une n, une r, une s, un x ( il faut toujours une exeption ! ;-p ).

Et maintenant, sortez du net et allez porter la bonne parole !!!

Caro blog


Un autre intérêt du blog, c'est de pouvoir infliger ses goûts à tous ceux qui y passent, et de présenter ceux-ci comme absolus, que vous devriez avoir honte de pas encore connaître. Je vous concède que ça passe mieux avec des chanteurs à la mode qu'avec des films d'auteurs, mais vous n'échapperez pas pour autant à mon prosélytisme pour Caro Diario, un film de Nanni Moretti, cinéaste italien que j'aime beaucoup pour le ton de ses films, même si à tort peut-être je me méfie des deux derniers et je ne les ai pas vus.
Caro diario c'est un film que j'ai dû découvrir vers la fin du collège (relativement) tard le soir alors que sur les chaînes cinéma du câble je cherchais... autre chose o^_^o Il est rare que jeune on reste scotché à un film d'auteur, a fortiori s'il faut entrer dedans pour en saisir l'ambiance. Ca ne m'a pas empêché de regarder ce film en entier ( moins le début donc), en me démenant pour trouver un morceau de cassette où le garder ( sa mort fut un drame, le DVD ça existait pas encore ! argh : je suis vieux !). Ma mémoire est incertaine ( comme le chantait Mort Schuman), mais il me semble qu'une cassette fut aussi impliqué pour enregistrer le pendant de ce film : Aprile ; une cassette et Fuvi, enfant privilégié qui avait Canal Plus ^_^ ( ça nous amène au lycée donc).
Mais retournons à nos journaux. Ce film faisant, dès l'époque, écho à une partie de mon caractère ( l'humour tronçonne-sans-rire hérité de mes ancêtres gaulois s'il en fut -et les digressions dans les remarques sur les à-côtés des thèmes du sujet), j'y ai pompiré plein de choses, que je vais maintenant vous présenter en accompagnement de quelques extraits trouvés sur google destinés à vous donner envie de voir le film ( résister à la pulsion de mettre tous les extraits fut terriblement difficile).
Ledit film se présente comme un journal intime mis en scène du réalisateur, avec 3 grandes parties, chacune axée sur un thème : les ballades en Vespa du cinéaste dans Rome, un voyage dans les îles italiennes, et les épreuves médicales endurées par notre Ulysse du cancer. Si j'ai résisté à mettre tous les extraits possibles, il me sera plus dur de ne pas parler longuement de chacune de ces parties, alors aujourd'hui je vais me focaliser sur la première.
Première partie donc où alternent réflexions pince-sans-rire du réalisateur et travelling rêveurs montrant des tranches des quartiers de Rome ( dieu que cette expression est bizarre !).
Un passage où l'auteur de ce blog se retrouve est par exemple le suivant ( savourez Leonard Cohen en accompagnement) :


Vers 00:30
[je vous rassure, il existe une VF, et VOSTF de ce film ;-) ]
- Tu sais à quoi je pensais ? A une chose triste. Moi, même dans une société plus décente que celle-ci, je me retrouverai quand même parmi une minorité. Mais pas comme dans ces films où un homme et une femme s'engueulent et se déchirent uniquement parce que le cinéaste ne croit pas en l'homme. Je crois en l'homme, mais pas en la majorité. Je me trouverai toujours bien avec une minorité...
- Génial, salut !

On retrouve une scène de ce genre dans chacun de ses films, où le personnage qu'il joue commence toujours à partir dans une réflexion dans laquelle les autres ne le suivent pas, ou dont ils ne tiennent pas compte. Bien qu'il n'y ait a priori pas d'autre rapport que les bizarres associations d'idées auxquelles l'auteur de ce blog se laisse aller, ce genre de scène est comme une inversion de ces anecdotes sur les Sceptiques et les Cyniques tirées de Diogène Laërce où là, ce n'est pas la majorité qui coupe court à la minorité mais l'inverse. Ainsi de Pyrrhon traversant l'Alphée à la nage pour se débarrasser de disciples l'ayant importuné de leurs questions, ou d'Antisthène se demandant quelle sottise il aurait fait pour que des méchants ( au sens ancien, pas celui de Nicky Larson !) le louent.

Une autre illustration de l'humour du cinéaste peut se trouver dans cette scène :



Encore une fois l'auteur de se blog s'y retrouve, lui qui supporte difficilement la prose des journaux, Le Canard Enchaîné excepté ( finalement cette note est quand même assez forte dans son genre : il est donc possible de pousser le narcissisme jusqu'à parler de soi alors qu'on impose ses propres goûts à autrui...). A noter que je n'ai pas encore vu Henry, mais il faudra que cela se produise, j'ai déjà vu tellement de bouses...
A ce stade, l'auteur réalise que l'extrait précité n'est qu'en VO. Alors explication de la scène : le cinéaste erre des heures dans la ville, cherchant à se souvenir quel critique avait du bien du film. Après le plan sur la Piazza del Popolo ( place romaine assez fascinante, puis qu'on y trouve un amusant effet de symétrie architecturale), il finit par retrouver la critique, et la recopie dans son journal. Vous avez déjà dû lire une critique d'un film, vous vous imaginerez le genre. Quand il a fini, il se demande si le soir, au moment de s'endormir, le critique éprouve des remords pour ce qu'il a écrit. La fin de l'extrait voit Moretti torturer ledit critique en lui lisant des extraits de sa prose. XD ( si vous voulez bien vous imaginer les choses, je vise au hasard bien sûr, prenez des critiques ciné de Télérama ! ).

Petit intermède avant de vous caser une scène contemplative. A cause de ce film, le perpétreur de ce blog a cherché à voir et vu le film ricain Flashdance. Un film... sur la danse, avec autour un peu d'histoire d'amour sur fond de 80's ( mes yeux saignent) pour fournir un prétexte à en faire un film. Vous connaissez sûrement la chanson What a feeling ; ben ça vient de là ! Par pur esprit de contradiction, je vous propose un extrait pas connu ;-p ( c'est à dire pas comme la scène finale).



Dans Caro diario, l'auteur dit qu'il a été marqué par ce film. Avouant qu'il adore la danse, il déplore le fait qu'il ne sache absolument pas danser et ne puisse donc être que spectateur. L'auteur de ce blog, lui, est solidaire ( il n'est même pas certain qu'il saurait pogoter ^_^, ). Tout ce qu je vous raconte ( à l'exception de ma propre ignorance de toute danse ;-) se trouve dans l'extrait suivant, avec une musique entraînante sur laquelle le cinéaste pousse à leur paroxysme ( je nie tout clin d'oeil otakuiste !) ses capacités dansantes :



Et pour conclure cette note ( afin que vous couriez vous acheter le DVD, le mien je le garde ;-p je vous propose une des séquences du film invitant à la rêverie. Celle où l'auteur se rend sur les lieux de la mort du cinéaste Pasolini ( je ne vais quand même pas devoir vous le présenter !?!). Sur fond de Keith Jarrett, c'est ici que je l'ai découvert lui et son Köln Concert ; tout l'album est une sublime improvisation au piano.
A l'instar du cinéaste sur sa Vespa, l'auteur de ce blog aspirerait à errer dans les rues et les paysages, simplement pour savourer l'ambiance de ceux-ci. Mais par une cruelle ironie du sort, il adore aussi marcher, et il marche vite. Et les lieux de sa déambulation sont déjà derrière lui qu'il ne se soit arrêté. Et si jamais malgré tout il s'arrête, le conscience de l'inéluctable fuite du temps le rattrape, et alors il stresse fort et au lieu de carpere le diem, il doit se remettre à courir, ou à défaut à pompirer, pauvre Shadok sur le Grand Rouleau. Peut-être un jour se produira-t-il quelque miracle ?

samedi 8 décembre 2007

D'un art majeur à un art mineur et vice-versa

A la suite de sa note sur le poème allégorique de lui-même de Mallarmé, l'auteur de ce blog voudrait maintenant glisser vers une chanson de Gainsbourg, dont il est grand amateur ( au sens large, il apprécie les chansons qu'il a écrites pour Jane Birkin, il aime le petit Pull marine, et il se délecte dans les bouses interprétées par Bambou). La raison principale de ce glissement est que force chansons de Gainsbourg sont riches en allitérations et rimes étranges ( certaines de ses chansons ne semblent même composées que comme prétextes à celles-ci !). Les lecteurs mythridatisés au venin de ce blog, et qui auront donc le courage de pousser fort avant dans cette note, trouveront un autre point de passage de Mallarmé à Gainsbourg. Enfin, après avoir parlé des sentiments et de la fin de ceux-ci, il est temps que le perpétreur ( « - On dit ça ? - Général, quand on est triste, tout est permis» ) de ce blog parle un peu de sexe... solitaire, pour rester un peu dans l'esprit ! Mais avant de pousser plus avant dans ce terrain glissant ( hum... était-ce vraiment la manière idéale de dire ? ^_^, ), commençons par voir de quoi il va être question. Tirées de L'Homme à tête de choux, voici les

Variations sur Marilou

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Tandis que Marilou s'amuse à faire des vol
Utes de sèches au menthol
Entre deux bulles de comic strip
Tout en jouant avec le zip
De ses Levi's
Je lis le vice
Et je pense à Carol Lewis

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Tandis que Marilou s'évertue à faire des vol
Utes de sèches au menthol
Entre deux bulles de comic-strip
Tout en jouant avec son zip
A entrebailler ses Levi's
Dans son regard absent et son iris
Absinthe dis-je je lis le vice
de baby-doll
Et je pense à Lewis
Caroll

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Quand crachent les enceintes
De la sono lançant
Accords de quartes et de quintes
Tandis que Marilou s'esquinte
La santé s'éreinte
A s'envoyer en l'air...
Lorsqu'en un songe absurde
Marilou se résorbe
Que son coma l'absorbe
En pratiques obscures
Sa pupille est absente
Mais son iris absinthe
Sous ses gestes se teinte
D'extases sous-jacentes
A son regard le vice
Donne un côté salace
Un peu du bleu lavasse
De se paire de Levi's
Et tandis qu'elle s'exhale
Un soupir au menthol
Ma débile mentale
Perdu en sous exil
Physique et cérébral
Jouer avec le métal
De son zip et l'atoll
De corail apparaît
Elle s'y coca-colle
Un doigt qui en arrêt
Au bord de la corolle
Est pris près du calice
Du vertige d'Alice
De Lewis Caroll

Lorqu'en songes obscurs
Marilou se résorbe
Que son coma l'absorbe
En des rêves absurdes
Sa pupille s'absente
Et son iris absinthe
Subrepticement se teinte
De plaisirs en attente
Perdue dans son exil
Physique et cérébral
Un à un elle exhale
Des soupirs fébriles
Parfumés au menthol
Ma débile mentale
Fait tinter le métal
De son zip et Narcisse
Elle pousse le vice
Dans la nuit bleu lavasse
De sa paire de Levi's
Arrivée au pubis
De son sexe corail
Ecartant la corolle
Pris au bord du calice
De vertigo Alice
S'enfonce jusqu'à l'os
Au pays des malices
De Lexis Caroll

Pupille absente iris
Absinthe baby-doll
Ecoute ses idols
Jimi Hendrix Elvis
Presley T-Rex Alice
Cooper Lou Reed les Roll
Ing Stones elle en est folle
Là-dessus cette Narcisse
Se plonge avec délice
Dans la nuit bleu pétrole
De sa paire de Levi's
Elle arrive au pubis
Et très cool au menthol
Elle se self-contrôle
Son petit orifice
Enfin poussant le vice
Jusqu'au bord du calice
D'un doigt sex-symbole
S'écartant la corolle
Sur fond de rock'n'roll
S'égare mon Alice
Au pays des malices
De Lewis Caroll.

Ah ces allitérations ! Cette sensation capiteuse et obsédante que, couplées à la musique et à l'effet de va-et-vient que produisent naturellement les variations, elles contribuent à créer. Et ce mot si entêtant pour décrire sa pupille : absinthe (vert ! pour les plus angulaires -c'est une métonymie pour «obtus»- d'entre vous).
Ce vice de baby-doll est aussi une jolie trouvaille et un joli glissement, puisque Baby Doll est un film d'Elia Kazan assez trouble en dépit de son époque ( les années 50 tout de même, et en Amérique en plus !) puisqu'il y est somme toute question de la sexualisation d'une femme-enfant. Ou peut-être de sa sexualité à elle ? De toute façon, en matière de vice de baby-doll, c'est tout aussi bien le vice qui se porte sur la baby-doll.
En évoquant Lewis Caroll, on progresse encore d'un pas dans cette direction. Par exemple si l'on pense aux attirances de celui-ci pour une jeune Alice ( vous lirez jamais plus ses histoires pareil désormais ! ). Mais là, tout est dans le non-dit, ce qui renforce la tonalité de cette chanson.
En un couple, nous avons donc un double glissement très intéressant. Double car à la base Marilou est une adulte, jeune certe peut-être, mais une adulte, que le narrateur rencontre dans le salon de coiffure où elle travaille. Le détournement de mineure ce sera pour plus tard, avec You're under arrest, Samantha et ses 13 ans. Ici l'illégalité, si l'on excepte l'usage des drogues, n'interviendra que quand le narrateur tuera Marilou à coup d'extincteur lol. Mais revenons à cette histoire de glissement : le narrateur voit une Marilou adulte se masturber, ce qui lui évoque une femme-enfant, femme-enfant Lewis Caroll, la boucle est bouclée et l'on associe le spectacle à l'auteur d'Alice ( justement !).
Et cette sublime liaison entre la pupille absente et l'iris absinthe ! Ach, les mots me manquent pour décrire la puissance de cette harmonie. Je vois littéralement ce qui y est dit. Alors puisque les mots me manquent, je vais els remplacer par du pédantisme, en vous rappelant que l'absinthe rendait, ou était réputée à force on ne sait plus très bien, rendre fou.
Et pour continuer dans le pédantisme, notons que s'il est question de se coca-coller un doigt, c'est qu'en partant d'un atoll, on arrive vite en Amérique par les essais nucléaires ( enfin, moi je le vois comme ça, mais peut-être qu'à l'époque l'association d'idées marchait sur d'autres bases -pas forcément militaires- ).
Pour conclure, s'il n'est pas besoin que je vous fasse un dessin sur la quand même séduisante image de l'atoll et du corail, admirez-moi ce balancement entre l'atoll ( qui appelle corail) et le calice par le truchement ( je suis assez content de gâcher tout l'effet avec ce mot disharmonieux ^_^) de la corolle.

Plus haut dans cette note, je vous parlais d'atmosphère capiteuse. C'est que pendant que le narrateur pense à Caroll Lewis, moi, c'est à Baudelaire que je pense. Aux Fleurs du mal, et calices et corolles de celles-ci. C'est le parfum de moite torpeur de ces fleurs de lotos que je vous invite maintenant à respirer :

FEMMES DAMNEES

Comme un bétail pensif sur le sable couchées,
Elles tournent leurs yeux vers l’horizon des mers,
Et leurs pieds se cherchant et leurs mains rapprochées
Ont de douces langueurs et des frissons amers.

Les unes, cœurs épris de longues confidences
Dans le fond des bosquets où jasent les ruisseaux,
Vont épelant l’amour des craintives enfances
Et creusent le bois vert des jeunes arbrisseaux ;

D’autres, comme des sœurs, marchent lentes et graves
A travers les rochers pleins d’apparitions,
Où saint Antoine a vu surgir comme des laves
Les seins nus et pourprés de ses tentations ;

Il en est, aux couleurs des résines croulantes,
Qui dans le creux muet des vieux antres païens
T’appellent au secours de leurs fièvres hurlantes,
O Bacchus, endormeur des remords anciens !

Et d’autres, dont la gorge aime les scapulaires ,
Qui, recelant un fouet sous leurs longs vêtements,
Mêlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires,
L’écume du plaisir aux larmes des tourments.

O vierges, ô démons, ô monstres, ô martyres,
De la réalité grands esprits contempteurs ,
Chercheuses d’infini, dévotes et satyres ,
Tantôt pleines de cris, tantôt pleines de pleurs,

Vous que dans votre enfer, mon âme a poursuivies,
Pauvres sœurs, je vous aime autant que je vous plains,
Pour vos mornes douleurs, vos soifs inassouvies,
Et les urnes d’amour dont vos grands cœurs sont pleins !

Ami lecteur, pauvre victime de ce blog insensé, je le regrette pour toi mais cette note ne s'achèvera pas chastement, car pour achever de relier Gainsbourg à Mallarmé, il nous faut maintenant délaisse Baudelaire pour rejoindre Henry Miller. Son clone humbertien en a marre de Samantha, mineure noire toxicomane du Bronx. Il va bientôt boucler son baise-en-ville et partir pour la Légion, où il rencontrera son légionnaire. Mais pour le moment, il vient d'avoir un petit problème avec son Glass securit ( i.e il a craqué son préservatif à un moement peu opportun). Oui, c'est tout de suite plus classieux. Petit aparté à ce propos ( vous devez commencer à prendre l'habitude de mes digressions non ? si j'avais pas tant d'inepties à raconter, j'arriverais peut-être à installer des ambiances dans mes notes ^_^, ) : une journaliste du Monde avait une fois utilisé cet adjectif pour dire «élégant, classe» ; autant dire que son propos n'avait guère atteint son but recherché. Mais revenons à nos futurs légionnaires ( «tiens! t'aurais du boud... » excusez-moi o^_^o ). Il semble que l'on puisse être légionnaire et lettré dans le monde gainsbourien, puisque le notre sort un petit carnet, où il a recopié une poésie de Mallarmé :

J'ouvre mon lexique
Mallarmé dixit
je cite :
Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.

Rares sont les poèmes de Mallarmé un tant soit peu intelligibles au commun des mortels ( bien qu'extrême dans son genre, le sonnet en -yx est quand même assez illustratif du style !) ; mais pour une fois qu'il en est un qui le soit, il est érotique ! Savourons-le donc dans son entier, et concluons cette note sur cet amoureux combat sapphique :

Une négresse par le démon secouée
Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
Et criminels aussi sous leur robe trouée
Cette goinfre s’apprête à des rusés travaux :

A son ventre compare heureuses deux tétines
Et, si haut que la main ne le saura saisir,
Elle darde le choc obscur de ses bottines
Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir.

Contre la nudité peureuse de gazelle
Qui tremble, sur le dos tel un fol éléphant
Renversée elle attend et s’admire avec zèle,
En riant de ses dents naïves à l’enfant ;

Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.

vendredi 7 décembre 2007

Ma dignité est à terre

C'est la faute à mon frère ! A cause de lui ( oui, ça fait toujours plaisir de dénoncer) je suis allé sur le site de l'élection de Miss France, et j'ai fait ce test. Résultat, je cite :

«Vous seriez une Miss au grand coeur

Tout d'abord, vous avez été inscrite à ce concours par une de vos amies. C'est dire comme vous n'auriez jamais songé à devenir Miss France un jour. Tout ceci, c'est très agréable, mais cela ne vous correspond pas vraiment. Vous vous sentez parfois mal à l'aise d'avoir été connue aussi vite sans avoir rien fait. Vous avez donc décidé de mettre vos nouvelles armes à profit dans des oeuvres utiles. Après les Miss ? Et bien, vous reprendrez vos études et suivrez votre voie comme prévu, et hors de question de fréquenter le showbiz juste pour s'amuser, ce sera uniquement pour parler de choses intéressantes et d'intérêt publique. Félicitations pour votre intégrité ! »

( la faute d'accord sur «public» en moins cela dit ; mais il ne fallait pas trop en attendre d'un site avec des pubs pour un «forfait dooble» -sic- ).

Maintenant, il faut boire la coupe jusqu'à la lie, alors c'est parti pour le blogage façon «interview de Miss» XD

Miss Misanthrope
Hokutoki

Né en 198X sur le continent de la Shura
Diplôme en préparation : Grand Maître de l'école Hokuto
Hauteur sans talons : 1m80
Pointure : 47 ( fermez-la !!!)
Couleur des yeux : marron
Couleur des cheveux : marron avant d'être irradié par les cendres de la mort, gris après
Mensurations : heuuuuuuuuuuuuuuuu ^_^,,,

Quels sont vos loisirs ?

Lire, voyager, et rencontrer des gens ( sur les MMORPG ;-p

Quels sports pratiquez-vous ?

J'ai fait du kyûdô et de l'archerie occidentale. Sinon heu... Je me déplace à vélo, ça compte? ^_^,

Quelles sont vos ambitions dans la vie ?

Devenir l'Héritier, épouser Yuria, tuer mon frère ( Raoul, pas l'autre !)

Quelles qualités vous reconnait-on ?

M'en a-t-on déjà reconnu? ^_^, Fidèle, efficace et opiniâtre?

Et vos défauts ?

Lol là c'est plus facile ! Têtu ( rien à voir avec le magazine, merci !) et rancunier ( raaaah ! souviens-toi du Vase de Soisson !!!... en maternelle ! ^_^, )

Que représente l'élection Miss France pour vous ? Quelle image en avez-vous ?

C'est un rêve ! Quel bonheur d'incarner la femme moderne ( il semble que ce soit mode de dire ça cette année) en défilant en maillot de bain !

Si vous étiez Miss France, quel serait votre univers ?

Un univers euclidien plat, du moins si l'on se réfère à l'hypothèse la plus probabble en topologie de l'univers.

La première chose que vous ferez si vous êtes élue ?

Fondre en larme ! Cela va de soi !

Quelles sont selon vous les qualités pour être Miss France?

Je suis belle, généreuse et humaine.

Vos motivations au moment de l'inscription à l'élection ?

L'amour de la beauté, de ma région et de la France ( ai-je mentionné l'Europe ?)

Comment préparez-vous l'élection?

En surfant sur le site des miss et en me moquant d'elles.

Pouvez-vous présenter en quelques mots votre région?

L'Alsace, sa gastronomie, son ouverture sur l'Europe, son conseil régional de droite et son droit local ( y touchez pas !)

Si vous êtes élue, souhaiteriez-vous vous engager dans une organisation humanitaire ou association?

Oui, par exemple dans une association soutenant les orphelins du Darfour...

De quelle miss vous sentez-vous la plus proche et pourquoi?

Nathalie Marquay, ma dernière compatriote triomphante ( cette réponse est là pour faire hurler les jacobins XD )

La possible notoriété vous fait-elle peur ?

Non, car dans ces moments-là, je pense à Sandy Jonquille.

Quelle est votre tenue vestimentaire préférée dans la vie quotidienne?

Le slip *rougit et glousse*

Quel est votre style musical ?

La jpop bien sûr ! Et Wagner !

Votre livre de chevet ?

Les cent vingt journées de Sodome, du Divin Marquis

Votre parfum favori

L'eau de Rochas ( ou Barbouze de chez Fior, pour les fans de Queneau)

Que préfères-tu chez toi physiquement?

Pour être plus sincère que mes concurrentes : mes seins. Parce que petit, c'est bien aussi !

As-tu un conseil / astuce beauté?

Se souvenir que la beauté du corps n'est rien sans la beauté de l'âme.

jeudi 6 décembre 2007

Mal au Koxie(x) ( bonus track)

Puisqu'on parle de Koxie, vous avez des amis qui aiment bien ? Vous voulez leur pourrir le truc, voire faire partir en couille une petite soirée sympa qui avait bien commencé ? Hé bien alors c'est très simple, en allant ici, et , vous aurez tous les arguments suffisants pour instaurer une saine ambiance délétère XD Aaaah, le bonheur ! Et s'il vous plaît, soyez charitables, ne vous moquer pas du psychiatre de l'article de Libé qui trouve le moyen de nous ressortir l'histoire du vagin denté. Il faut le comprendre, ils en sont restés à Freud et aux femmes qui veulent des pénis parce que leur clitoris est trop petit ou que sais-je...
En fait, je rajouterai aussi, pour le premier lien, que c'est moins le terme «princesse» dans la chanson Garçon, que le terme «mon homme» employé dans les remerciements de l'album pour désigner son mec qui m'a choqué !!! Ah que je déteste quand on dit ça !!! Bouh quelle horreur !!! Et puis pourquoi «mon homme» ? Si j'étais l'homme de quelqu'un, tant qu'à faire, je voudrais qu'on m'appelle «mon Dieu !» ;-p

Post blogum : ensuite, vous pouvez vous amusez à critiquer l'auteur de ce blog à son tour pour avoir mis un site assez extrême dans son féminisme en premier lien, ou bien faire plus vicieux, et critiquer l'auteur de ce blog pour avoir commenté ainsi le site, ou raffiner encore et toujours, et critiquer l'auteur pour avoir osé penser que vous vous amuseriez au genre de jeux évoqué dans cette note ( mais alors, pourquoi me critiquez-vous donc ;-p