vendredi 11 janvier 2008

Que demande le peuple ?

un'immagine della Constance Dowling

Il semble que le peuple demande des poèmes d'amours malheureuses, du moins si j'en crois les rechercher ayant abouti à ce blog. Hé bien ne soyez plus déçu de n'en avoir point trouvé, car je vous en donne un, chers visiteurs assoiffés d'amour et de tristesse !!! ^0^ Bon, bien sûr si vous cherchiez un poème à repompirer pour l'envoyer à votre copine qui vous a largué, vous serez déçus. Pour vous consoler, pensez que de toute façon prendre les mots des autres ne change pas la fin.

Alors quel poème vous ai-je choisi ( je n'allais tout de même pas commettre un avorton de poésie infâme moi-même ^_^, ) ? Je pensais vous parler de Pavese un peu plus tard, la joie de vivre de ses poèmes et son talent lui valant bien une note pour lui tout seul, mais finalement je vais vous proposer une de ses oeuvres dès maintenant. C'est au début et à la fin de sa vie littéraire que Pavese écrivit des poésies. celle que je vais mettre date de la fin, peu avant son suicide, après qu'il ait été quitté par l'actrice américaine Constance Dowling ( «dans des circonstances humiliantes» me suis-je laissé lire, mais je n'ai pas encore trouvé ce à quoi cela faisait allusion... ).

Le poème doit être assez connu, a minima des italiens, et a peut-être été terriblement rabâché, mais après tout ce n'est pas parce qu'une oeuvre aura été mise à toutes les sauces qu'elle en est moins belle, alors la voici : La mort viendra et elle aura tes yeux.

Verrà la morte e avrà i tuoi occhi
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Cosí li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.
Per tutti la morte ha uno sguardo.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.

22 marzo '50

Viendra la mort et elle aura tes yeux
Cette mort qui nous accompagne
Du matin jusqu'au soir, sans dormir
Sourde, comme un vieux remords
Ou un vice absurde. Tes yeux
Seront une parole vaine,
Un cri arrêté, un silence.
Ainsi les vois-tu chaque matin
Quand sur toi seule tu te courbes
En le miroir. Ô chère espérance
Ce jour-là nous saurons nous aussi
Que tu es la vie et que tu es le néant.
Pour chacun la mort a un regard.
Viendra la mort et elle aura tes yeux.
Ce sera comme cesser un vice,
Comme voir en le miroir
Resurgir un visage mort,
Comme écouter des lèvres closes.
Nous descendrons dans le gouffre, muets.
22 Mars 1950

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