dimanche 23 décembre 2007

Harsh words were said, and lies were told instead

Avant toute chose, je tiens à justifier l'usage a priori infâme d'un titre anglais à cette note par le fait que ce n'est pas de l'anglais, mais de l'anglais japonais ;-) Japanglais donc tiré du générique d'ouverture de Gankutsuoh, une revisitation en animé récente du Comte de Monte-Cristo, lequel, va honorer la note d'aujourd'hui ( c'est la première fois que ce blog reçoit un comte ! ).
Est-il besoin de résumer l'histoire ?! Sans doute, pour ceux qui n'auraient vu que le téléfilm avec Depardieu... -_- Le Comte de Monte-Cristo s'ouvre sur la naïveté, celle de l'amour d'Edmond Dantès pour Mercédès et de son amitié pour
Fernand, Danglars et Caderousse, et sur comment la convoitise de ces derniers brisent sa vie au moment où elle confine au bonheur. Les actes de ces derniers, inspirés par la jalousie pour Danglars, par l'envie pour Caderousse, et par l'amour non partagé de Mercédès pour Fernand, conduiront le pauvre Dantès à croupir dans les geôles du Château d'If. A ces trois là, ce seront ajouté les pas du substitut du procureur du roi Villefrot sur la vie de Dantès.
Vient ensuite la période de son emprisonnement, où Dantès sombre peu à peu dans la déchéance physique et morale. Puis, la délivrance, sous la forme de la survenue de l'abbée Faria dans sa cellule, alors que celui-ci cherchait à creuser un tunnel pour s'échapper. Ce sera alors pour Dantès un retour vers l'humanité, par les sentiments humains, ravivés par son contact avec l'abbé, et vers l'intelligence humaine, grâce aux bienfaits des enseignements de l'abbé dans les divers domaines d ela connaissance. Ce seront ensuite les projets d'évasion à deux, et la révélation à Dantès du secret du trésor de l'île de Montecristo, puis la mort de l'abbé, et la fameuse scène de l'évasion de Dantès, où celui-ci ayant pris la place du corps de l'abbé dans le sac l'emballant, il sera jeté dans la mer du haut des murailles du château, les piefs lestés d'un boulet de fonte.
Pourra alors commencer la vengeance de Dantès, devenu le comte de Monte-Cristo grâce au trésor de l'île. Caderousse, qui avait déjà sombré dans la pauvreté, finit assassiné, bien que le comte lui eut laissé une chance. Danglars devenu riche banquier, finira ruiné et seul, après que le compte eut manipulé les cours de la Bourse ; en dépit de cela, il sera le seul finalement un peu épargné par le comte. Fernand, devenu un puissant militaire, sera acculé au suicide suite à la révélation de ses forfaitures dans la carrière. Villefort, enfin, finira fou, après que sa femme devenue empoisonneuse se suicide avec son fils ( je vous abandonne quelques détails pour quez vous lisiez le livre si ce n'est déjà fait ;-p
Sa vengeance accomplie le comte disparaîtra comme il est venu, partant vers l'Orient sur son bateau avec Haydée, la jeune esclave qu'il avait rachetée ( et que vous voyez à ses côtés sur l'image illustrant cette note ;-) Pour conclure ce résumé, il y a des «quêtes parallèles» impliquant les enfants des divers couples auxquels appartiennent les objets de la vengeance du comte, bien que je ne vous en ai pas parlé ici. Elles sont inexistantes ou presque ce me semble dans le téléfilm avec «Depardiou», mais apparaissent un peu dans l'adaption en animé Gankutsuoh.

A entendre parler deci-delà du Comte de Monte-Cristo ( par exemple dans un sujet du récent Théma Arte sur Alexandre Dumas), il semblerait que ce soit l'histoire du trésor de l'île de Montecristo qui fascine dans cette histoire. Mais à titre perqsonnel, ce qui me plaît, c'est la vengeance. A ce point de vue, une de mes phrases préférée du bouquin est la suivante :
Maintenant que ce trésor, qui avait été si longtemps l’objet des méditations de l’abbé, pouvait assurer le bonheur à venir de celui que Faria aimait véritablement comme son fils, il avait encore doublé de valeur à ses yeux ; tous les jours il s’appesantissait sur la quotité de ce trésor, expliquant à Dantès tout ce qu’avec treize ou quatorze millions de fortune un homme dans nos temps modernes pouvait faire de bien à ses amis ; et alors le visage de Dantès se rembrunissait, car le serment de vengeance qu’il avait fait se représentait à sa pensée, et il songeait lui, combien dans nos temps modernes aussi un homme avec treize ou quatorze millions de fortune pouvait faire de mal à ses ennemis. XD
Je trouve d'ailleurs que la vengeance du comte est plutôt gâchée par sa magnanimité finale pour Danglars. Le roman étant paru en feuilleton sur un an et demie je subodore, à tort peut-être, l'influence de retours des lecteurs sur l'évolution du roman. On part en effet d'un Dantès jurant de se substituer à Dieu pour se venger, puisque ledit Dieu ne lui a pas rendu justice des crimes des hommes, pour se rapprocher de plus en plus d'un Monte-Cristo «born again» qui aspire de plus en plus à retourner dans le giron de notre mère l'Eglise ou que sais-je encore... Et c'est pourquoi il épargne Danglars. Alors on pourrait bien sûr supposer que c'est une évolution psychologique naturelle du personnage, finalement horrifié par l'ampleur des conséquences de sa vengeance déjà exercée ( vous trouverez d'ailleurs beaucoup d'analyses de cette sorte sur le net), mais l'objection à cela est que les interrogations religieuses du héros arrivent vraiment comme un cheveu sur la soupe et de façon tout à fait controuvée ; lisez, relisez, chaque état pyschologique des personnages est soigneusement amené et éclairé, sauf celui dont je viens de vous parler...
Un autre aspect plaisant de la vengeance du comte, en plus de voir comment celle-ci est patiemment tissée, et son ampleur. Fondamentalement Mercédès elle-même est d'autant moins épargnée que le comte lui en veut ( à tort ou à raison, on peut en discuter) de l'avoir trahi en l'oubliant et en épousant Fernand. Et elle aurait dû être d'autant moins épargnée que la vengeance contre Fernand prévoyait de lui tuer son fils chéri en duel, atteignant ses parents à travers celui-ci. Mais Albert de Morcerf sera finalement sauf, car après que Mercédès lui ait révélé les raisons de la haine du comte la nuit précédant le duel Albert s'humiliera comme une merde en présentant ses excuses au comte lors d'une des meilleurs scènes du roman.
D'autres parmi mes scènes préférées sont celle où Edmond promet de rester au côtés de l'abbée Faria jusqu'à sa mort ou son rétablissement après qu'un mal l'ai laissé à demi paralysé, cette scène lors d'une réception du comte chez les Morcerf où Mercédès qui a reconnu Edmond en lui veut lui fairer accepter quelque nourriture que celui-ci refusera imperturbablement, et la «scène finale» en ce qui concerne Villefort. Ah, et il y a aussi l'histoire de ce rêve de l'abbé d'une Italie unie ( rêve totalement absurde pour l'époque du point de vue historique ;-) , et cette scène où au Château d'If, le comte retrouve le manuscript du grand livre de l'abbé ( vous ai-je dit que 'jaimais les livres et que j'étais un sale jacobin pro-décentralisation ;-) .
A propos d'ailleurs, il est inétressant de noter que ceux que la vengeance atteint le plus durement sont peut-être ceux dont les motifs du forfait sont peut-être les moins immoraux. En effet, avant de devenir chacun de méchants hommes qui auront fait de meschantes choses, Fernand et Villefort perdent Dantès l'un par amour en vers Mercédès, l'autre par piété filiale envers son père ( et carriérisme, mais l'un n'empêche pas l'autre ;-). Alors que c'est l'envie et la convoitise qui guident Caderousse et Danglars...

Il est aussi amusant de noter les points que le téléfilm avec Depardieu a soigneusement omis : la consommation par le comte de substances psychotropes, ses relations avec Haydée, le lesbianisme ( traité avec subtilité dans le livre mdr) de la fille de Danglars, etc... And last but not least, Edmond ne hait pas Mercédès mais finit le téléfilm en se remattant à la colle avec elle !!!
L'animé quant à lui se focalise moins sur le comte que sur le fils Morcerf, pour permettre l'identification du puiblic sans doute ;-) Et s'il n'est pas de lesbienne dans celui-ci, croyez-moi, il n'en est pas moins gay pour autant ! Cet animé est d'ailleurs fort sympathique, et il est bien préféré au vil téléfilm, nonobstant les libertés que lui-même prend avec l'histoire d'origine. Petit plaisir, les annonces de l'épisode suivant sont faites en français ( avec un accent XD ) d'une voix virile et grave par le comte himself ; «souffle mon ami... ».
Les choix graphiques de l'animé sont excessivement intéressants ! Bon, il y a ces scènes d'images de synthèse désormais obligatoires dans les animés à thème «futuriste» et dont il m'est avis qu'elles s'insérent moyennement bien et absolument pas discrètement dans l'ensemble, mais sinon, l'idée trouvée pour cet animé est vraiment bonne. Pour essayer de vous en donner une idée, les cheveux et les habits des personnages sont constitués par des motifs très riches et très travaillés qui ne bougent pas quand le personnage lui se meut ; c'est en quelque sorte l'effet que donnerait un pochoir que l'on déplacerait sur un papier-peint ou un papier-cadeau, si vous voyez ce que je veux dire. Sinon, je suis sûr que youtube saura palier à vontre lamentable manque d'imagination et au triste échec de ma tentative d'explication. Enfin, toujours est-il que l'effet est vraiment très beau.

Maintenant que j'ai dit l'essentiel de ce que je voulais dire et un peu n'importe comment, il est temps de conclure aburptement cette note à l'instar de toutes celles du même genre qui l'ont précédée. Un jour ou l'autre, je me contraindrait à rédiger une de ces conclusion de note bien vides que l'on ne met que pour qu'elles y soient. En attendant, you won't see me comin', till I strike ! XD

Aucun commentaire: