jeudi 6 décembre 2007

Plaît-il mademoiselle ?

( Clément Marot et Koxie ; blasphème réalisé sous paint par votre serviteur himself, Fuv ayant été assez exploité pour aujourd'hui)

A une époque, quand on vendait son âme au Diable, on obtenait l'argent, le pouvoir, les femmes, voire les trois à la fois pour pas grand'chose de plus ( c'est fou ce qu'on peut faire avec son âme au final). Pour avoir vendu son âme au Grand Satan du Marketing votre serviteur, lui, a reçu son album Koxie. Pour tenter de sauver sa dignité, puisqu'hélas maintenant son âme est foutue, votre serviteur ne va pas vous parler de sa cédille mais de Clément Marot, amené par une chanson de l'album ( hé oui ! les Pères de l'Église avaient bien raison : une fois damné, on ne recule plus devant rien !).

C'est sur la piste Je fais des rimes qu'apparaissent ces fortes paroles :

Je rime ça m'obsède, c'est c'que j'aime et ça m'aide

Je rime quand je respire ou quand je rêve et quand j'aime

Je rime sans gêne, ça m'élève, ça t'énerve,

Mais je rime sans chaînes, sans toi et sans haine

Oui, c'est du brut, c'est du fort, c'est du ferme. Ne vous demandez pas comment ce fut possible, mais ces paroles ont réveillé dans l'esprit amoindri de votre serviteur le souvenir d'un petit poème de Clément Marot qui savait si bien réclamer par les siens un mécénat du roi ou d'autres généreux donateurs ( non, pas François Pinault, pas à l'époque !). Lui aussi parle de rime mais, vous verrez, ça change un peu ^_^

Petite épître au Roi [François Ier en l'occurrence]


En m’ébattant je fais rondeaux en rime,
Et en rimant bien souvent je m’enrime ;
[entendre : «enrhume»]
Bref, c’est pitié d’entre nous rimailleurs,
Car vous trouvez assez de rime ailleurs,
Et quand vous plaît mieux que moi rimassez,
Des biens avez et de la rime assez :
[dans ces quatre vers, vous = le roi]
Mais moi, à tout ma rime et ma rimaille,
Je ne soutiens (dont je suis marri) maille.
[ traduc : ouèch, avec la rime tu grailles pas]
Or ce me dit (un jour), quelque rimart :
« Viens çà, Marot, trouves-tu en rime art
Qui serve aux gens, toi qui as rimassé ?
- Oui vraiment (réponds-je) Henri Macé ;
Car vois-tu bien la personne rimante
Qui au jardin de son sens la rime ente,
[ en arboriculture, enter = faire une greffe]
Si elle n’a des biens en rimoyant,
Elle prendra plaisir en rime oyant ;
Et m’est avis, qui si je ne rimois,
Mon pauvre corps ne seroit nourri mois
[ on est au XVIe siècle, ça se lit «ouais»]
Ne demi-jour : car la moindre rimette
C’est le plaisir où fault que mon ris mette".
Si vous supplie qu’à ce jeune rimeur
Fassiez avoir un jour par sa rime heur,
[ bonheur]
Afin qu’on dise, en prose ou en rimant ;
« Ce rimailleur qui s’en ailloit enrimant,
Tant rimassa, rima et rimonna,
Qu’il a connu quel bien par rime on a."

Chère victime de ce blog, de Koxie et de Clément Marot à qui va ta préférence ?...

Post blogum : saleté de blospot qui me mets des saut de ligne où je veux pas, mais me refuse mes belles indentations T_T

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